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Le prix des drapeaux devient inaccessible pour certains ménages. |
Une semaine après le lancement des festivités de l’Indépendance, l’ambiance reste morose dans la capitale. Dans des quartiers comme Nanisana, Andoharanofotsy, Ambohitrarahaba, Ambohibao, 67 ha, Andavamamba ou Antohomadinika, les façades ornées de rouge, de blanc et de vert se font rares.
Pourtant, des actions de sensibilisation ont été menées par les responsables locaux. À Andraisoro, le président du fokontany, Rolland Rasolofomanana, affirme que les chefs de secteur ont été mobilisés pour encourager les habitants à lever le drapeau. « Dans notre quartier, je peux dire que les ménages sont encouragés à hisser le drapeau national », souligne-t-il.
Malgré ces efforts, l’adhésion peine à suivre. Une partie de la population exprime une forme de désintérêt, voire un profond mécontentement. « Avec la situation actuelle, je ne suis plus fier d’être Malgache. Et puis, ça change quoi si on lève le drapeau ou non ? », lance Léonard Razafindrabe, père de famille à Ambohibao Bongatsara.
D’autres citoyens avancent des raisons économiques. « Il est vrai que hisser le drapeau montre notre amour pour la patrie. Mais avec la hausse du coût de la vie, nous préférons consacrer notre argent à l’essentiel, comme la nourriture. Le prix est trop élevé », explique Florentine Rasoanjanahary, mère de famille à Andavamamba.
Peu d’engouement
Dans les rues de la capitale, les vendeurs ambulants proposent une large gamme de drapeaux. « Les modèles les plus simples (30 cm x 45 cm) coûtent entre 5 000 et 6 000 ariary. Ceux de taille moyenne (75 cm x 90 cm) sont vendus entre 8 000 et 9 000 ariary. Les grands modèles (90 cm x 135 cm) peuvent atteindre 15 000, voire 30 000 ariary », explique l’un d’eux.
Aujourd’hui, les bâtiments publics restent les plus décorés. Le drapeau malgache flotte principalement sur les institutions officielles.
Cette année, la fête de l’Indépendance semble susciter peu d’engouement. Le sentiment patriotique paraît émoussé. Malgré les appels du président Andry Rajoelina à arborer fièrement les couleurs nationales, la réalité économique freine les élans. Certains citoyens attendent les derniers jours, espérant une baisse des prix. D’autres ont déjà fait le choix de célébrer sans drapeau, tandis que quelques-uns comptent sur une éventuelle distribution gratuite pour marquer symboliquement la fête.
Mialisoa Ida