Le conflit entre Israël et l’Iran pourrait affecter l’économie malgache. Denis Alexandre Lahiniriko alerte sur une possible flambée du prix du pétrole et ses répercussions locales.
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Docteur Denis Alexandre Lahiniriko, enseignant-chercheur à l’Université d’Antananarivo. |
Le conflit au Moyen-Orient fait peser une menace sur Madagascar
Le conflit opposant Israël à l’Iran, deux puissances majeures du Moyen-Orient, pourrait avoir des répercussions économiques importantes à Madagascar, selon le docteur Denis Alexandre Lahiniriko, historien et enseignant-chercheur à l’Université d’Antananarivo.
Il alerte sur une possible flambée du prix du pétrole, en lien avec les bombardements qui ont endommagé plusieurs infrastructures pétrolières iraniennes.
« Que l’on le veuille ou non, cette situation aura des impacts sur le marché international, avec une hausse probable du prix du pétrole. Madagascar, en tant que pays importateur, en subira les conséquences », souligne-t-il.
Hausse des prix du pétrole : un risque pour Madagascar
Madagascar dépend largement de l’importation d’hydrocarbures, ce qui la rend vulnérable à la moindre tension sur le marché mondial du pétrole. Une hausse des prix du carburant pourrait impacter directement plusieurs secteurs économiques :
• Production d’électricité par la Jirama
• Prix à la consommation (inflation)
Selon Denis Alexandre Lahiniriko, cette inflation potentielle serait amplifiée par la situation financière précaire de la Jirama, qui dépend fortement du carburant pour ses centrales thermiques.
« Une hausse des tarifs est à craindre, d’autant plus que la Jirama devra compenser ses pertes sans pouvoir compter sur les subventions de l’État, déconseillées par les bailleurs de fonds », précise-t-il.
Anticiper les conséquences économiques du conflit Israël-Iran
L’enseignant-chercheur appelle à des mesures d’anticipation de la part du gouvernement malgache pour limiter l’impact économique du conflit. Il recommande notamment :
• Diversifier les fournisseurs d’hydrocarbures (ex. : Angola, Nigeria)
• Relancer l’usine de raffinage de Toamasina, pour réduire les coûts liés à l’importation de carburant transformé
« Les effets de cette guerre ne se feront sentir que dans quelques mois, voire à la fin de l’année. Il est essentiel de réagir dès maintenant », conclut-il.
Tsilaviny Randriamanga