TOURISME - Un bon élan freiné par la conjoncture

Le tourisme de la Grande Île était engagé dans une bonne dynamique pour les premiers mois de 2025. Cet élan a néanmoins été coupé par la conjoncture, notamment par la crise politique survenue fin septembre et début octobre.

Les annulations de réservations durant les mois d’octobre et de novembre ont fait perdre plus de 100 millions de dollars au secteur touristique.

Le tourisme cette année a été marqué par une longue période de deux mois d’incertitudes. Pourtant, selon le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, les arrivées touristiques sur la Grande Île ont dépassé les niveaux d’avant la crise. Selon les données publiées par le ministère du Tourisme, la Grande Île a accueilli 299 434 touristes durant les onze premiers mois de 2025. Des chiffres supérieurs à ceux enregistrés sur la même période en 2024 et en 2019, seuil de référence d’avant la crise sanitaire. En 2019, durant les onze premiers mois, la Grande Île accueillait 280 965 voyageurs. En 2024, elle accueillait 286 155 touristes. Entre les mois d’octobre et de novembre, les arrivées touristiques ont chuté. Seuls 51 000 visiteurs sont arrivés dans le pays, alors qu’il était aisé d’atteindre les 60 000 avant 2019.

Cette dynamique montre un recul des arrivées après la survenue de la crise politique. Et pour cause, les ambassades ont enjoint leurs ressortissants respectifs à faire attention, voire à limiter leurs voyages dans la Grande Île, en raison du contexte brûlant durant cette période. Il en va de même pour certaines compagnies aériennes qui ont suspendu leurs liaisons avec Antananarivo pour des raisons évidentes de sécurité. La reprise des vols internationaux s’est opérée progressivement dès la mi-octobre, mais l’impact économique reste lourd, avec un taux d’annulation touristique frôlant les 80 %. Actuellement, un calme apparent est revenu, mais l’incertitude plane encore sur ce que pourrait donner ce dernier mois en termes d’arrivées touristiques, même si la tendance laisse difficilement entrevoir une reprise de la dynamique engagée depuis le premier semestre de cette année.

Impacts 

La conjoncture politique tendue d’octobre 2025 a sévèrement affecté les arrivées touristiques à Madagascar, mettant un terme brutal à une dynamique de croissance prometteuse. L’impact principal s’est manifesté par une vague massive d’annulations et des pertes économiques considérables pour le secteur. La crise a entraîné jusqu’à 80 % d’annulations de réservations pour le dernier trimestre 2025.

Cette situation a été exacerbée par les avertissements aux voyageurs émis par plusieurs pays (France, États-Unis, Suisse, Royaume-Uni), obligeant souvent les voyagistes à rembourser intégralement leurs clients. Selon la Confédération du tourisme, les pertes financières pour l’ensemble de la chaîne de valeur touristique sont estimées à plus de 100 millions USD. Un coup dur pour un secteur qui rapporte plus de 780,6 millions de dollars (soit près de 3 548 milliards d’ariary).

Itamara Otton

1 Commentaires

  1. Le tourisme a disparu du Mali, du Niger, du Burkina, ... et disparaitra de chez nous tant que des militaires seront au pouvoir. Normal, car a tout moment tout peut basculer. Certains sont contents de cela ... mais le peuple souffrira. Aller, la Russie nous aidera ... plus durement encore. Pôôôvre de nous !!!

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