Depuis octobre, plusieurs détenus ont quitté les prisons sans respecter la procédure légale. Le ministère de la Justice procède à un tri minutieux des dossiers.
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| Parmi les personnes sorties irrégulièrement de prison figure le député Roméo Ramanantanana. |
Le ministère de la Justice poursuit les démarches engagées en vue de la réincarcération des personnes sorties de prison dans des conditions non prévues par la loi. Selon des sources judiciaires, après avoir établi une liste des détenus concernés par ces sorties qualifiées d’irrégulières, les autorités procèdent actuellement à un examen approfondi des dossiers afin de déterminer les suites judiciaires à donner. Ce travail consiste notamment à opérer un tri entre les détenus considérés comme des prisonniers politiques et ceux condamnés pour des infractions de droit commun.
« La procédure prend du temps en raison du nombre de cas à traiter. Chaque dossier doit être étudié individuellement avant toute décision », explique une source proche du dossier.
Des condamnés libérés
Depuis le mois d’octobre, plusieurs personnes, dont certaines ont déjà été définitivement condamnées par la justice, ont quitté différentes maisons d’incarcération à travers le pays. Parmi elles figurent des responsables politiques, à l’instar du député élu dans le district de Soavinandriana, Roméo Ramanantanana. Ce dernier a été condamné à une peine de dix ans de prison ferme assortie d’une amende de 60 millions d’ariary pour trafic d’espèces protégées, après avoir été pris en flagrant délit. Quelques semaines seulement après sa libération, l’élu a déjà pris part à la session ordinaire de l’Assemblée nationale. Son cas est loin d’être isolé, plusieurs autres détenus ont également profité de la situation pour sortir des établissements pénitentiaires sans base légale clairement établie.
À noter que seules huit personnes ayant bénéficié d’une grâce présidentielle accordée le 12 octobre respectent formellement la procédure légale en vigueur. En revanche, aucune des personnes libérées en dehors de ce cadre n’a, à ce stade, été réincarcérée. Le ministère de la Justice affirme toutefois sa volonté de rétablir l’autorité de la loi et de clarifier les responsabilités liées à ces libérations, dans un contexte où la crédibilité de l’appareil judiciaire reste fortement scrutée par l’opinion publique.
Tsilaviny Randriamanga
