Une émeraude brute de 300 kilos intrigue collectionneurs et experts. Sa taille impressionnante suscite l’intérêt, mais sa valeur reste inconnue.
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| La pierre géante retrouvée au palais d’Ambohitsorohitra. |
L’annonce a suscité un vif intérêt dans le milieu des minéraux : une émeraude brute d’environ 300 kilos, récemment présentée au palais d’Ambohitsorohitra, intrigue autant qu’elle inquiète les collectionneurs. Malgré sa taille impressionnante, sa véritable valeur demeure floue. Découverte dans les sous-sols du palais, cette pierre aurait été dissimulée « depuis plus d’une dizaine d’années», selon certaines sources proches du ministère des Mines.
Pour certains experts, ce monolithe pourrait plaire à de grands amateurs étrangers, surtout s’il s’agit d’une émeraude rare encore fixée à sa gangue. Le ministère avance que « le prix dépendra entièrement de la qualité des cristaux, et non du poids total», et n’exclut pas une mise en vente future « pour alimenter la trésorerie de l’État ».
Curiosité
L’intérêt international pourrait être important, car ce genre de pièce exceptionnelle séduit les collectionneurs en quête de rareté.
Mais cette vision est contestée dans le milieu gemmologique. Plusieurs spécialistes estiment que cette pierre ne serait pas suffisamment prestigieuse pour séduire le marché international. « Si elle avait vraiment une grande valeur, elle ne serait plus au palais depuis longtemps. Tous les régimes ont essayé de la vendre, sans succès», affirme Danny Rasolofomanana, alias Gemstone. Pour lui, cette émeraude reste davantage une curiosité qu’un investissement sûr.
Un autre spécialiste du secteur apporte toutefois une nuance. Selon lui, la pierre « sera difficile à transformer en bague ou à polir en cabochon», mais son intérêt réside ailleurs : « sa structure géologique unique pourrait séduire un collectionneur audacieux. Ce n’est pas une pierre commerciale, il faut juste trouver celui qui saura l’apprécier ». Cette dimension scientifique et esthétique confère à la pierre un caractère exceptionnel, même si sa valeur marchande reste incertaine.
Le ministère des Mines précise que l’expertise complète est toujours en cours. Il faut encore déterminer « son origine, la proportion exploitable du minéral, son poids exact et sa catégorie ». Les 300 kilos avancés ne seraient qu’une estimation, et le bloc pourrait en réalité dépasser les 400 kilos.
Dans l’attente des conclusions, l’émeraude d’Ambohitsorohitra demeure une curiosité : une pièce spectaculaire dont le mystère suscite davantage l’intérêt que sa valeur marchande.
Irina Tsimijaly
