ÉDUCATION - Des élèves atteints de crise de convulsion

Les cours ont été suspendus avant l’heure au CEG Talatamaty, dans la circonscription scolaire d’Ambohidratrimo, hier. Plusieurs élèves de cet établissement scolaire ont présenté des crises.

Devant le portail du CEG Talatamaty.

«Ce sont des élèves affolés qui sont sortis du portail de l’école, plus tôt que d’habitude, ce matin. Les uns pleuraient, d’autres couraient. La peur se lisait sur leurs visages », témoignent des commerçants devant le portail de ce CEG Talatamaty, hier. Pendant cette sortie précipitée, à l’intérieur de l’école, des élèves s’évanouissent, crient, pleurent. « Près de neuf élèves ont fait ces crises. Nous en ignorons l’origine », rapporte la gendarmerie, qui est intervenue sur place.

Des élèves témoins de ce phénomène racontent que la crise s’est manifestée pendant le cours d’éducation physique et sportive (EPS). « Une élève s’est assise en disant qu’elle était très fatiguée. Le professeur lui a dit qu’elle devait s’arrêter pour se reposer. Mais elle a dit qu’elle voulait continuer car l’heure était presque terminée. Puis elle s’est effondrée soudainement. Elle a été emmenée dans la salle des professeurs. Une autre élève, qui faisait aussi l’EPS, avait beaucoup de difficultés à respirer, puis elle s’est également effondrée. Une troisième élève a eu soudainement mal au ventre, s’est mise à se plaindre et à pleurer. Après, d’autres élèves présentaient les mêmes symptômes », racontent des élèves de la classe de 4e. 

Sorcellerie

Ces derniers expliquent que le phénomène a été effrayant. « Il y a eu des élèves très violentes : l’une mordait, une autre disait voir des choses, une autre disait voir un serpent. Elles ont été très robustes, même trois personnes ne pouvaient pas les retenir pendant la crise », poursuivent-ils.

Des personnels médicaux sont venus pour intervenir et indiquaient que « le phénomène ne relevait pas de leur compétence ».

Beaucoup pensaient que ces élèves avaient été frappées par de la sorcellerie connue sous le nom d’Ambalavelona. « C’est l’intervention des mpiandry qui a permis de calmer les élèves », affirme la gendarmerie.

Chaque année scolaire, plusieurs collégiens et lycéens, majoritairement des filles, manifestent des crises similaires dans plusieurs établissements scolaires à travers Madagascar, obligeant les écoles touchées à suspendre les cours pendant plusieurs jours. L’an dernier, des élèves du lycée Saint-Michel Itaosy et d’un autre établissement scolaire confessionnel à Mandroseza avaient été touchés. Si beaucoup pensaient qu’il s’agissait de l’Ambalavelona, des professionnels de santé les associent plutôt à des crises de spasmophilie, d’hypoglycémie, d’hypocalcémie ou de déshydratation.

Miangaly Ralitera

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