GOUVERNANCE - Rajoelina reconnaît des «dysfonctionnements»

Le président de la République a effectué une première sortie publique, hier, après les événements de jeudi. Il a notamment fait part d’un changement de cap dans la gouvernance étatique.

Le président Rajoelina durant une allocution lors du rassemblement des Forces de défense et de sécurité, à Ivato, hier.

Je reconnais qu’il y a des dysfonctionnements. Mais je vous assure que je déploie tous les efforts nécessaires pour redresser la situation.» Ce sont les mots d’Andry Rajoelina, président de la République, lors d’une descente à Anosibe, hier.

Selon ses mots, le Chef de l’État est rentré au pays samedi, après avoir pris part à la 80e Assemblée générale des Nations unies, à New York, États-Unis. Une participation éclipsée par la manifestation anti-délestage et contre les coupures d’eau, suivie d’un pillage de masse, jeudi. Celle d’hier est, justement, la première sortie publique du locataire d’Iavoloha depuis ces événements. Il a visité des sites vandalisés. Il a démarré à Anosibe, où il a notamment visité une station du train urbain détruite par les pilleurs, puis le centre commercial Tana Water Front, mis à sac.

La crise de l’eau et de l’électricité est le motif qui a déclenché les manifestations de jeudi. Sur ce point, le Président déclare : «Je sais que les coupures d’eau et d’électricité ont un impact sur notre vie quotidienne. Je vous assure, j’en suis conscient. Toutefois, il ne s’agit pas de coupures volontaires, mais il y a plusieurs raisons qui les imposent.» Il ajoute : «Nous ne restons pas pour autant les bras croisés. Nous travaillons jour et nuit pour trouver des solutions et des solutions sont en cours.»

Cependant, le locataire d’Iavoloha reconnaît que la concrétisation des solutions annoncées accuse du retard. Comme la mise en place d’un parc solaire de 100 mégawatts et l’installation des groupes thermiques de 105 mégawatts, qui devraient booster la production d’électricité dans le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). «Je reconnais qu’il y a du retard dans la réalisation des travaux, puisque ces groupes sont arrivés à Toamasina depuis deux ans et les équipements pour les centrales solaires sont là depuis un an et demi», concède-t-il.

La carte de l’apaisement

À entendre Andry Rajoelina, hier, à Anosibe, ce sont ces retards dans la mise en œuvre des solutions aux délestages qui l’ont amené à limoger le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, vendredi. Toutefois, au regard de l’évolution des événements durant le week-end, cela n’a pas suffi à apaiser la situation. Au contraire, la «Génération Z», initiatrice des manifestations, a renchéri ses revendications en demandant «la démission du gouvernement», dans une déclaration publiée hier en fin d’après-midi, tout en appelant à une mobilisation générale ce jour.

Comme pour anticiper cette surenchère, le Chef de l’État joue la carte de l’apaisement. «J’accepte et je prends sur moi vos peines», affirme-t-il en faisant part d’un changement de cap dans la gouvernance étatique. Répondant d’abord aux critiques sur ses projets d’infrastructures en indiquant «qu’ils étaient nécessaires», Andry Rajoelina déclare : «Mais ainsi soit-il, dorénavant, chaque action menée sera dans le but de répondre directement aux besoins du peuple, d’avoir un impact direct sur la vie de chaque citoyen.»

Lors de sa descente à Anosibe, le président de la République ajoute alors: «Je veillerai à réformer en profondeur le mode de gouvernance du pays. S’il y a eu des erreurs, je chercherai comment les corriger afin d’être plus proche de vous tous.» Par ailleurs, la descente sur le terrain d’hier a aussi été l’occasion d’affirmer sa solidarité et son soutien aux victimes des pillages. À s’en tenir à ses mots, une réunion entre ces derniers et le ministère de l’Industrialisation et du Commerce devrait se tenir prochainement afin de voir comment l’État peut les aider à se relever.

«Nous allons étudier comment s’entraider. L’État sera à vos côtés dans la mesure du possible. On va essayer de réfléchir, de proposer, de voir ensemble des solutions, que ce soit pour les employés, ou que ce soit pour rétablir au plus tôt les activités», indique le locataire d’Iavoloha. S’agissant des auteurs ou commanditaires présumés des pillages, il affirme que l’enquête est en cours, en ajoutant : «Ce dont on sait, c’est que ces attaques ont été ciblées.»

Une cellule anti-pillage

Selon le président Andry Rajoelina, lors de sa descente à Anosibe, hier, une cellule anti-pillage est opérationnelle depuis la nuit de samedi. Selon ses explications, cette entité a pour but de coordonner «une réponse immédiate», aux alertes de vandalisme ou tentatives de pillages. Dans la matinée d’hier, il a assisté au rassemblement des Forces de défense et de sécurité (FDS), au camp des commandos parachutistes d’Ivato. Selon une publication sur sa page Facebook, il y a «réaffirmé les consignes et stratégies pour la protection de la population et de ses biens, mais surtout le rétablissement de l’ordre public dans les plus brefs délais».

Garry Fabrice Ranaivoson

2 Commentaires

  1. Le dictateur dans tous C travers, lunettes noires et un type bras croisés sur la poitrine !
    Trop typés C 2 clowns

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    1. Et vous avez oublié la veste rappelant Mao ou mieux encore Kim Jong Un... Et les dysfonctionnements c'est lui et lui seul car les autres ne sont que des courtisans sans pouvoir qui sont juste là pour prendre tout ce qu'il y a à prendre au passage.

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