GRÈVE À LA JIRAMA - Des employés annoncent un black-out

Une grève générale a été déclenchée hier à la Jirama. Plusieurs agences ont fermé, et des coupures d’eau et d’électricité sont à craindre.

L'application du service zéro au niveau de toutes les agences de la Jirama  a été annoncée hier.

Les employés syndiqués de la Jirama ont entamé hier un mouvement de grève générale. Ils exigent le départ du directeur général, Ron Weiss, l’annulation des nouveaux statuts de la société, ainsi que la libération de plusieurs agents actuellement détenus, selon les déclarations de Honorat Ratovomanarivo, président du syndicat des employés, lors d’une interview hier.

Les revendications devraient s’intensifier ce jour. La grève pourrait aller jusqu’à provoquer des coupures d’électricité si les demandes ne sont pas prises en compte.

« Lorsque nous cessons le travail, personne ne peut assurer la distribution d’eau et d’électricité. Il est donc logique que les services soient perturbés », justifie le syndicaliste. Il annonce également une montée en puissance du mouvement: « Nous allons chercher le directeur général et invitons la population à se joindre à nous », a-t-il ajouté.

Plusieurs agences de la Jirama ont déjà fermé leurs portes hier, une situation qui a eu des répercussions directes sur les abonnés.

«Avec cette menace de coupures d’électricité et d’eau, c’est une véritable catastrophe, car notre activité dépend entièrement des services fournis par la Jirama», s’indigne Kanto Razadindrabe, propriétaire d’un salon de coiffure.

Le nouveau ministre de l’Énergie, Ny Ando Ralitera, se dit ouvert au dialogue, mais les représentants syndicaux doutent de la volonté du gouvernement à résoudre durablement la crise énergétique et à répondre aux revendications sociales.

Impacts

Face aux critiques, les autorités avancent la mise en place d’un audit organisationnel et financier afin de statuer sur la situation du directeur général. Elles évoquent également un examen au cas par cas des dossiers des agents incarcérés, ainsi qu’une reprise des discussions sur les statuts de l’entreprise.

Les impacts financiers de la grève sont déjà significatifs. En octobre, le manque à gagner aurait atteint 20 milliards d’ariary, selon le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures.

« Lorsque les agences ferment, les recettes s’effondrent. Sans recettes, nous ne pouvons pas payer nos fournisseurs de carburant. Et, à terme, cela se traduit par des délestages », prévient Ny Ando Ralitera.

Une situation qui risque d’accentuer les difficultés d’une entreprise publique déjà en crise.

Plusieurs agences de la Jirama touchées par des coupures d’électricité

Plusieurs agences de la Jirama ont été privées d’électricité hier, affectant fortement leurs activités. Des séquences vidéo montrant ces incidents ont été publiées sur la page Facebook officielle de la société.
La Direction des Approvisionnements à Ankadifotsy figure parmi les structures touchées. Ses opérations sont suspendues dans l’attente du remplacement des câbles d’alimentation endommagés.
À Antanimena, le réseau interne du CMS de la Jirama est également hors service. Cette situation fait suite au sabotage du Data Center reliant les systèmes de travail de l’ensemble des bureaux de la société. Le CMS assure habituellement la prise en charge des patients, leur suivi médical et leurs traitements continus. Actuellement, aucune opération n’est possible : ni l’enregistrement numérique des patients, ni la transmission de leurs dossiers aux médecins.
Par ailleurs, les câbles d’alimentation du poteau électrique desservant le siège de la Jirama à Ambohijatovo Ambony ont été complètement arrachés. Ce siège regroupe la majorité des directions de la société, à l’exception des structures techniques. L’incident perturbe donc le fonctionnement administratif central.
L’agence d’Ambatonakanga a, elle aussi, été ciblée à deux reprises dans la journée. Les coupures ont empêché l’accueil des usagers venus régler leurs factures, le courant ayant été de nouveau coupé depuis le poteau électrique.
À Antsahavola, où les équipes en charge de la digitalisation travaillent habituellement, les coupures répétées observées sur les poteaux ont également paralysé leurs activités.

Mialisoa Ida

3 Commentaires

  1. Qu'est ce qu'il dit le Marco qui pense que la haine de l'ancien régime suffit à faire une révolution propre et démocratique. Nos problèmes sont économico-structurels. S'ils ne sont pas pris à bras le corps, nous ne nous en sortirons pas. Trouver les personnes intègres et compétentes, voilà une des solutions. Mais l'envie de pouvoir pourrit les hommes ! Croisons les doigts, encore et encore ...

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    1. Hélas les hommes ne changeront jamais ! Le pouvoir et l'argent pourrissent même les plus honnêtes gens.

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  2. C'est quoi la Jirama ? Un panier de crabes. A la campagne où j'habite, je n'ai ni eau ni électricité, ils peuvent faire grève ça ne changera pas ma vie de misère. Peu de choses change dans ce pays quelque soit les hommes au pouvoir.

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