Les récents pillages ont durement frappé le secteur privé. Les banques et institutions financières assurent néanmoins que l’approvisionnement des distributeurs automatiques et le fonctionnement des agences restent garantis.
![]() |
Des banques ont aussi été pillées jeudi soir, lors des sombres épisodes de vandalisme. |
Pas de pénurie de liquidités pour l’instant. Les scènes de vandalisme des derniers jours ont aussi touché plusieurs établissements bancaires de la capitale, notamment des distributeurs automatiques de billets. À l’approche de la fin du mois, la crainte d’un manque de cash s’est propagée parmi les usagers. Dimanche, l’Association professionnelle des banques (APB) a publié un communiqué pour rassurer la clientèle. Elle dit « prendre conscience de la situation sécuritaire actuelle et des tensions observées sur le territoire national » et affirme avoir pris des dispositions.
« En collaboration avec la Banque centrale de Madagascar (BFM), [l’APB] tient à rassurer l’ensemble du public et informe que les banques, avec l’appui de la BFM, mettent tout en œuvre pour assurer l’approvisionnement et le fonctionnement des distributeurs automatiques de billets (DAB), pour garantir la continuité des services bancaires essentiels et pour faciliter les opérations du quotidien de la clientèle », précise l’association.
La Banky Foiben’i Madagasikara a également confirmé, dimanche en fin d’après-midi, disposer de réserves suffisantes « pour accomplir ses missions statutaires et répondre pleinement aux besoins en billets de banque des usagers via les banques et le secteur financier en général ».
Elle rappelle toutefois que l’approvisionnement des distributeurs exige des conditions de sécurité minimales.
« Les banques, les entreprises de transport de fonds et les autorités concernées travaillent activement pour rétablir cet approvisionnement dans les meilleurs délais », souligne l’institution.
Agences fermées, services déplacés
Face aux destructions et pillages, certaines banques ont réorganisé leurs services. La BNI Madagascar, dont l’agence d’Anosibe a été vandalisée, a transféré temporairement ses opérations vers celle de Tsimbazaza « afin de garantir la poursuite des services dans les meilleures conditions ».
Au lendemain des saccages observés dans la capitale et dans plusieurs autres villes du pays, des dysfonctionnements ont néanmoins été signalés sur les distributeurs. « J’ai voulu retirer de l’argent mais le réseau s’est arrêté. Ma carte a été happée par le distributeur et elle n’en est plus ressortie quand le réseau a repris », témoigne Théo, salarié de la capitale.
À Toamasina, l’inquiétude se traduit par un recours massif au Mobile Money. « Depuis samedi matin, nous avons constaté de longues queues sur plusieurs cash-points. Les gens font des retraits massifs, par peur d’une pénurie dans les jours qui suivent », explique un habitant du centre-ville.
Itamara Otton