GUERRE DE DROITS DE DOUANE - Le marché africain à explorer

Josielle Rafidy, directrice générale de l’EDBM.

La suspension temporaire des taxes sur les exportations malgaches vers les États-Unis offre une opportunité aux entreprises du pays, mais l’enjeu majeur réside dans l’exploitation du marché africain.

La récente suspension des taxes sur les exportations malgaches vers les États-Unis, décidée par le président américain Donald Trump, a ouvert une fenêtre d’opportunité pour les entreprises malgaches. Cette mesure, valable 90 jours et accompagnée d’un tarif réciproque de 10 %, permet de réduire significativement les coûts d’exportation, notamment pour les produits malgaches initialement soumis à une taxe de 47 %. Cependant, bien que cette décision offre un répit temporaire, il est essentiel de se concentrer sur le marché africain, qui demeure un axe stratégique de long terme pour Madagascar, explique Josielle Rafidy, directrice générale de l’EDBM (Economic Development Board of Madagascar).

Bien que le marché africain soit souvent moins mis en avant que ceux des États-Unis ou de l’Union européenne, il constitue une zone géographique et économique essentielle pour Madagascar. Le pays a ratifié la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en avril 2019, facilitant ainsi les échanges commerciaux au sein du continent. Cette zone vise à créer un marché unique de biens et de services entre les cinquante-quatre États membres de l’Union africaine. Madagascar, du fait de sa proximité géographique, est bien positionné pour tirer parti de cette dynamique.

Lors de récents échanges, Josielle Rafidy a indiqué que Madagascar attend encore de nouvelles informations afin d’ajuster sa stratégie en fonction de l’évolution du marché international. Toutefois, elle a précisé que «le secteur public et le secteur privé sont en discussions permanentes concernant la taxation imposée par le gouvernement américain.»

Retour des importations

Selon elle, les entreprises malgaches sont en quête constante de nouveaux débouchés commerciaux. Le ministère du Commerce joue un rôle déterminant dans cette dynamique. Le secteur privé, notamment, commence à se positionner sur des créneaux porteurs, tels que l’agriculture biologique, dont la demande est en forte croissance au niveau international. Des produits comme l’huile essentielle bénéficient d’une demande soutenue à l’échelle mondiale, et l’Afrique, en tant que marché de proximité et marché de niche, représente une réelle opportunité pour Madagascar.

Concernant la situation économique intérieure, le retour des importations et la reprise de la production des entreprises sont attendus, comme l’a annoncé le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) hier, en présence de Hanitra Fitiavana Razakaboana, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique, et des représentants des employeurs au ministère à 67 ha. Toutefois, les discussions se poursuivent afin d’adopter des mesures appropriées sur les plans commercial et diplomatique.

Irina Tsimijaly

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