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Une foule dans la rue près du commissariat de Tsiroanomandidy, dans la nuit de mercredi. |
Un jeune homme, connu des habitants de Tsiroanomandidy, a été enlevé puis assassiné. Neuf suspects ont été arrêtés. Une foule en colère a réclamé la loi du talion.
Une nuit agitée. Le devant du commissariat de Tsiroanomandidy a été le théâtre d’une manifestation violente, durant six heures, entre mercredi soir et hier. Une foule en colère a exigé de la police qu’elle leur livre neuf suspects fraîchement arrêtés.
Ces individus placés en garde à vue sept hommes et deux femmes sont soupçonnés d’avoir enlevé et tué un jeune sportif de 22 ans, connu sous le prénom de Faneva. Ils ont été transférés tôt dans la matinée à Antananarivo, puis placés provisoirement dans les maisons de force de Tsiafahy et d’Antanimora, en attendant la suite de l’enquête.
Informé de leur arrestation et, surtout, de la mort de Faneva, le fokonolona s’est précipité au commissariat dès la tombée de la nuit. Cris vindicatifs, coups de sifflet, jets de pierres sur les locaux et saccage de commerces voisins ont marqué cette explosion de colère.
Face à la violence, les policiers, épaulés par des gendarmes et des militaires, ont été contraints de tirer en l’air et de disperser la foule à coups de grenades lacrymogènes. Les manifestants ont reculé, mais sont vite revenus à la charge. Les tirs des Forces de défense et de sécurité (FDS) n’ont cessé qu’à minuit.
Vive tension
Le bilan est lourd : neuf membres des FDS ont été blessés, ainsi que plusieurs civils. Des dégâts matériels sont également à déplorer, bien que leur évaluation ne soit pas encore terminée.
Malgré la pression, les forces de l’ordre ont refusé de livrer les suspects à la vindicte populaire. La tension est restée vive, jusqu’à ce que le calme soit progressivement rétabli au petit matin, après l’intervention du maire, qui a engagé des négociations avec le fokonolona.
Les premiers éléments de l’enquête révèlent que Faneva aurait été invité par des connaissances à sortir dans la soirée du 28 mars. Depuis, plus aucun signe de vie. Malgré les recherches, il est resté introuvable.
Ses ravisseurs l’auraient décapité après avoir échoué à obtenir une rançon. Suite aux arrestations, son corps sans vie, déjà en décomposition, a été retrouvé. Il a été transporté à Mahitsy, Antananarivo, pour y être inhumé.
Gustave Mparany