ANTSIRANANA - La violence prend de l’ampleur en milieu scolaire

Les éléments de la Brigade féminine de proximité conduits par l'officier de police Nicole Moniah, au micro
Une campagne de prévention contre les violences basées sur le genre a été menée par la Brigade féminine de proximité d’Antsiranana. Ceci, dans le but de rompre la chaîne de violence. 

Ces deux derniers mois, la Brigade féminine de proximité d’Antsiranana (BFP), une unité de police spécialisée, composée exclusivement de femmes policières, s’est rendue auprès des établissements scolaires, publics et privés, primaires et secondaires, de la ville d’Antsiranana, pour mener une campagne de prévention contre les violences basées sur le genre ou VBG.

Certes , cette structure a été créée pour mener une mission ayant pour objectif de réduire le taux des enfants pouvant aller en prison, mais cette fois, elle se charge de la prévention des violences basées sur le genre en milieu scolaire et l’accompagnement des victimes, car ce fléau constitue un facteur majeur de déscolarisation des filles ainsi qu’un des principaux obstacles à la réalisation d’une éducation pour toutes et tous. Jusqu’ici , huit écoles ont été touchées par cette initiative dont la plus récente était l’EPP Scama où 1 254 élèves ont participé.

L’occasion a permis aux policières de leur informer des lois interdisant et punissant les actes de violence, les différents types et les conséquences. Et surtout inciter les jeunes à avoir le courage de dénoncer, de porter plainte ou de se manifester s’ils constatent un cas de violence ou s’ils en sont victimes. L’objectif étant de rompre ou éradiquer la chaine de violence. Partout, outre la sensibilisation aux droits de l’enfant, la lutte contre la toxicomanie figure parmi les sujets.

Tâche difficile

Une tâche pour le moins difficile compte tenu notamment du manque d’effectif de la brigade. Elles ne sont que neuf mais l’équipe s’acharne et affirme obtenir des résultats. L’on sait que les violences les plus fréquentes sont les violences verbales ou physiques et les vols ou tentatives de vol. Et les victimes et les auteurs de ces violences sont très souvent des élèves.

Selon les explications de l’officier de police Nicole Moniah Pascaline, commandant de la BFP Antsiranana, les violences basées sur le genre sont des actes de violence sexuelle, physique ou psychologique infligés à des élèves à l’école en raison des stéréotypes, des rôles et des normes qui leur sont attribués. Elles peuvent survenir non seulement dans l’école, mais aussi près des entrées sur le trajet entre le domicile et l’école, ainsi que dans les différents espaces d’enseignement. De plus, les technologies de l’information et de la communication permettent aujourd’hui de répandre l’intimidation, les brimades et le harcèlement sexuel bien au-delà des espaces scolaires. Des violences majoritairement invisibles et impunies.

À noter que les rapports de force et les relations de pouvoir inégales entre les adultes et les élèves, ainsi que les stéréotypes de genre et les rôles sociaux différents attribués aux filles et aux garçons rendent les filles particulièrement vulnérables à ces violences, à savoir au harcèlement sexuel, au viol, à la contrainte, à l’exploitation et à la discrimination sexuelle de la part du personnel scolaire et des pairs.

« Les violences de genre en milieu scolaire ont de graves répercussions sur la santé physique et psychologique des enfants, et sont souvent accompagnées d’échecs voire d’abandons scolaires, de perpétuation des comportements violents envers les jeunes générations et les générations futures. D’où la nécessité de notre descente sur terrain afin de désamorcer ces violences », a affirmé le nouveau commandant de la BFP Antsiranana. Tout en affirmant qu’elles impactent aussi à moyen et long termes les familles et les communautés dans leur développement local et économique.

Raheriniaina

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