COLLECTIF DES CANDIDATS - Jean Jacques Ratsietison dérape

Les partisans du collectif des candidats sont venus en nombre pour la marche pacifique d'hier

Jean Jacques Ratsietison a fait une révélation sur une des stratégies du collectif. Déclaration qui n’a pas fait l’unanimité au sein des partisans et entre les candidats. 

Embarrassé ! C’est cette impression qu’on a remarquée sur les visages des candidats du collectif au moment où Jean Jacques Ratsietison, un de leurs compagnons, dévoile une des stratégies du collectif pour l’élection présidentielle prévue pour demain. Selon lui, le collectif des candidats va envoyé un ou deux personnes pour aller voter afin de pouvoir faire des requêtes pour doléances après le jour J. Cette déclaration a créé sur le coup une petite confusion entre les candidats. La foule gronde aussi, en attendant les dires du candidat numéro douze, qui oblige ce dernier à stopper momentanément son discours et se concerter avec ses paires. Avec cette révélation, il paraît évident que le collectif des candidats se prépare d’ores et déjà à sa riposte post-électorale, tout en s’obstinant à l’appel au boycott du premier tour du scrutin présidentiel. Avec plusieurs semaines de demande de report de l’élection qui n’a pas trouvé répondeur, la logique serait donc que des missives sous forme de plainte seront envoyées en masse à la Haute Cour Constitutionnelle peu de temps après le jour du vote, de la part du collectif ou par d’autres personnes qui vont le représenter.

Une journée avant cette révélation de Jean Jacques Ratsietison, la cour d’Ambohidahy a tenu une conférence de presse pour donner les dernières informations et instructions en vue de la tenue de la présidentielle. A ce moment, Florent Rakotoarisoa, président de la Haute Cour Constitutionnelle déclare que seuls ceux qui ont voté ont le droit de porter plainte sur les anomalies électorales. C’est peut-être la raison de cette stratégie du collectif des candidats.

Boycott

La marche pacifique d’hier a été longue, en partant du rond-point d’Ambatomainty, passant par Amboditsiry, Andranobevava, Analamahitsy, pour se terminer vers 13 heures 30 au-dehors du Coliseum Antsonjombe. La majorité des candidats sont présents sauf Tahina Razafinjoelina, candidat numéro un et Auguste Paraina, candidat numéro six ainsi que Andry Raobelina qui est toujours en convalescence à l’île Maurice. Au moment où la marche pacifique est passée à Am-boditsiry et Andranobevava, les partisans Oranges et Blancs se rencontrent et les excitations pleuvent sans pour autant venir aux violences physiques. Pour au-jourd’hui, les dix candidats projettent une descente dans les rues sur toute l’étendue du pays, en s’appuyant sur les partisans éparpillés dans diverses régions. Après la bourde de Jean Jacques Ratsietison, les candidats annoncent brièvement le programme de demain sans en donner trop de détails, en déclarant seulement aux partisans d’écouter les instructions dans l’émission «angaredona». 

L’appel au boycott devient généralisé au sein du collectif. Si au début, certains d’entre eux n’ont pas donné directement cette consigne, comme Marc Ravalomanana, lors de son discours au dehors du Coliseum hier, il l’a dit au milieu des partisans du mouvement blanc. De son côté, Justin Tokely, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation stipule qu’il est interdit par les articles 230 et 232 de la loi organique 2018-008 relative aux élections et au référendum de faire entrave au processus électoral et passible de peine. Il insiste aussi pour dire qu’il est interdit de manœuvrer pour inciter les citoyens à ne pas aller voter par des moyens violents ou par des manifestations. Il termine avec un appel au vote envers les citoyens qui remplissent les conditions. 

Ravo Andriantsalama