MINES - Formalisation en vue des petits opérateurs

Les petits exploitants miniers du village d'Itremo n'utilisent pas des gros engins et d'autre moyens qui ne sont pas définis par la loi dans leur  exploitation de  cristaux

Pas à pas, les préparatifs avancent vers la formalisation des opérateurs miniers à la base, surtout les petits exploitants miniers qui évoluent dans un  contexte difficile et parfois dangereux. 

La mise en place de zones d’encadrement des petits exploitants miniers est un des moyens pour l’État de soutenir ces petits exploitants vers la formalisation de leur activité et la sécurisation de celle-ci.

Des matériaux vétustes, inadaptés aux exigences de sécurité et à la législation en vigueur. Mais aussi des conditions de travail assez rudes et sans pitié dans les mines, c’est le quotidien que vit la majeure partie des petits exploitants miniers  malgaches, plongeant parfois à des dizaines, voire des centaines de mètres de la surface, à la recherche de pierres précieuses. Un problème auquel doivent faire face les autorités dans un souci de préservation et de formalisation des activités minières à Madagascar. 

Lundi, une délégation du ministère des Mines et des ressources stratégiques (MMRS) s’est déplacée dans les petits villages reculés d’Itremo des monticules regroupant quelques exploitants miniers dans le district d’Ambatofinandrahana. À peine situables sur une carte, les mineurs de cette localité exploitent des cristaux comme des pierres de quartz bruts, des minéraux qui parcourent parfois des dizaines de milliers de kilomètres avant d’arriver au Canada, aux États-Unis ou en Europe dans des produits de luxe. Tout le contraire de la façon dont les pierres sont extraites des entrailles de la terre. 

C’est la raison pour laquelle le ministère des Mines lors de sa visite chez ces mineurs de la région d’Amoron’i Mania annonce avoir mis sur place une zone « d’encadrement des petites exploitations » minières pour garantir la formalisation des activités d’extraction dans cette région. 

Résultats 

Outre la question  de la prospérité des activités économiques, la question sécuritaire est un des points d’orgue sur lesquels table cette politique instaurée par les autorités. Olivier Herindrainy Rakotomalala, ministre des Mines confirme qu’il s’agit d’un soutien apporté  par l’État aux petits exploitants miniers, dans le but de formaliser leurs activités ayant eu comme résultat, la paix et la sécurité. «Nous pouvons constater ici dans cette exploitation de cristal qu’aucun engin ni un autre moyen de forage respectent les normes. La mise en place des zones d’encadrement des petites exploitations a permis d’instaurer la paix dans ces exploitations minières et de formaliser les activités des petits mineurs », explique-t-il. 

Ces exploitants miniers, réunis au sein de groupement y trouvent aussi leur compte avec la situation qui a retrouvé son calme dans une commune qui a été victime d’actes de banditisme à peine un an auparavant. Nirina Noely Razafindrakoto, président d’un groupement de mineurs issus de la bourgade d’Itremo confie que « depuis l’instauration de cette zone d’encadrement à Itremo, les cas d’insécurité et de banditisme dans notre localité ont baissé. Beaucoup d’emplois se sont également créés. D’après ce que l’on constate ici sur place, ce sont les jeunes qui ont le plus bénéficié de cela. Ils ont également engrangé plus de revenus ».  

Une année après l’adoption de ce projet du ministère des Mines, censé inciter les petits exploitants et opérateurs miniers, les résultats transparaissent déjà. Les opérateurs miniers du district d’Ambatofinandrahana n’ont pas caché leur enthousiasme par rapport à la continuité de cette stratégie mise en place par le ministère des Mines. « Le projet continuera et va s’étendre sur d’autres localités et régions, notre objectif est d’instaurer une collaboration gagnant-gagnant avec les collectivités territoriales pour que chaque partie prenante, à savoir l’État et les exploitants miniers perçoivent respectivement leur dus », évoque Olivier Rakotomalala. 

Inscrite dans les nouvelles réformes du secteur minier, la professionnalisation des petits acteurs de ce domaine est une des pierres angulaires de la nouvelle stratégie de transparence du secteur extractif à Madagascar. L’établissement des zones d’encadrement des petits exploitants est justement décrite comme l’application de la loi sur la formalisation des activités minières. Les formalités à remplir dans l’adhésion à  ce programme sont gratuites pour ceux qui veulent entrer dans le domaine de la formalisation de leurs activités. 

Itamara Randriamamonjy

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