Il y a 25 ans, le 15 octobre 1998, était signé le Protocole entre le Gouvernement malgache et la Société Générale, celle-ci entrant à hauteur de 70% dans le capital de la Banky Fampandrosoana ny Varotra (BFV) pour en prendre la direction. Un mois plus tard, le 19 novembre 1998, naissait la BFV-Société Générale, au capital de 70 milliards FMG. C’était le dernier acte de la privatisation lancée par un appel d’offres de juin de la même année. La dénomination actuelle, «Société Générale Madagasikara» (SGM), a été officialisée le 19 janvier 2019.
La BFV (Banky Fampandrosoana ny Varotra), dont le nom a donc disparu voilà quatre ans, est née le 17 juin 1977 par la double nationalisation et fusion de la Banque Commerciale de Madagascar (BCM, créée en 1925) avec la Banque Franco-Chinoise (les lettres F et C se liront «Financière et Commerciale» après 1972) Malagasy Mandroso (BFCMM, 1951).
Dans le «Madagascar industriel, commercial, agricole» du 16 novembre 1932, on peut lire que «en trois jours, sans fermer ses guichets et sans interrompre ses services, la Banque de Madagascar a transporté ses caisses et ses coffres renfermant plusieurs centaines de millions dans les locaux de l’immeuble anciennement occupé par la Banque de l’Océan Indien. Notre premier établissement de crédit est maintenant bien chez lui après s’être promené d’immeuble en immeuble. Lundi soir, on pouvait voir les sentinelles sénégalaises montant la garde devant la luxueuse maison occupée par la Banque».
Cette «Banque de Madagascar» avait été créée par une loi française du 22 décembre 1925 «portant création d’une banque d’émission à Madagascar», Société Anonyme portée par la Banque de Paris et des Pays-Bas (future Paribas) et un groupe de financiers, commerçants et industriels. Au retour de l’indépendance, en 1960, ce privilège d’émission reviendra à l’Institut d’Émission Malgache, fondé en 1962, et qui deviendra la Banque centrale de Madagascar en 1973.
La «luxueuse maison» en question, avec son architecture pleine de caractère, se trouve «14, lalana Jeneraly Rabehevitra» et abrite le siège de la BFV devenue SGM.
«Ma» banque depuis 1992. À cette époque, n’existaient pas encore les distributeurs automatiques de billets qui donnent un rien de modernité au moindre quartier ainsi équipé. Distributeurs qui, combinés avec les stations-services le long des routes nationales, témoignent que la privatisation peut avoir du bon. Avec ses vieilles colonnes de pierre véritable, la BFV Antaninarenina (quoique cette indication géographique, abusivement étendue à tout un quartier, concernerait plus précisément l’ancien coin d’Anjoma) était déjà la banque de ma mère. Suivisme filial qui deviendra force de l’habitude quand, devant faire le choix d’une banque, je poussai presque naturellement la porte de l’agence Société Générale de Gay Lussac.
Je ne sais pas pourquoi j’ai découpé et conservé ce «Communiqué à la clientèle» du mercredi 9 décembre 1998. Peut-être bien que «J’aime ma banque».
VANF