Dégazage

Les images font froid au dos. La guerre entre Israël et le Hamas fait surtout des victimes civiles dont des milliers d’enfants de part et d’autre. Un drame indescriptible pour plusieurs familles décimées par les bombardements de la bande de Gaza. L’horreur s’est amplifiée hier avec la destruction d’un hôpital par une roquette. Des centaines de morts ont été dénombrés. Cette guerre sera dans doute la plus meurtrière et la plus barbare de l’histoire. D’un côté comme de l’autre, il n’y plus aucun respect du droit humanitaire en temps de guerre, aucun respect de la vie.

Le conflit israélo-palestinien dure depuis un demi-siècle. Depuis la création ex nihilo de l’Etat d’Israël sur la « terre promise » dans le territoire palestinien en 1948, la Palestine et la  Cisjordanie sont parqués dans la bande de Gaza. Une première guerre arabo-palestienne a éclaté. Les relations entre les deux pays ont été jalonnées d’attaques palestiniennes du temps de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), fondée par Ahmed Choukairy en 1964, dirigée par Yasser Arafat jusqu’en 2004, puis Mahmoud Abbas en 2004, et de ripostes violentes d’Israël. La guerre de six jours en 1967 a marqué la création de l’OLP. Le Hamas crée en 1987, intensifie la lutte palestinienne avec les deux intifada (guerre sainte) en 1987-1993 et en 2000-2005. Des soulèvements répliqués violemment par Israël. Des trêves et des cessez-le-feu, des accords ont été tentés par le premier ministre israélien Ariel Sharon et Mahmoud Abbas mais cela n’a jamais duré.

Pour le moment, cette guerre semble désintéresser complètement Madagascar. Du moins à en juger l’absence de réaction officielle des autorités alors que cette guerre préoccupe le monde. Il est vrai que l’actualité politique locale est en effervescence qu’elles préfèrent d’abord s’occuper de leurs oignons. L’opinion non plus ne se soucie guère d’une tragédie se déroulant loin de ses bases selon la loi du

« mort-kilomètre ». En outre, la situation est un peu délicate étant donné qu’Israël est ami de longue date avec une ambassade à Antananarivo durant le régime Tsiranana. Israël était un partenariat de choix durant la première république pour ne rappeler que la formation et l’équipement de la police, l’orangeraie de Bezezika à Morondava. La coopération avec Israël a été suspendue durant la révolution socialiste de Ratsiraka qui a soutenu l’OLP avant de reprendre pendant l’ère Albert Zafy. Puis ces dernières années le Mur de lamentation de Jérusalem est l’un des endroits de dévotion de prédilection des autorités avec le Vatican. Ainsi va l’histoire. Il est loin le temps où on était le premier pays à condamner Israël dans ce genre de guerre. Autre temps, autres… morts.

Sylvain Ranjalahy

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