LOI DE FINANCES ADOPTÉE - Vifs débats à l’Assemblée nationale

 Les députés ont adopté la Loi de finances 2026 après deux jours de débats tendus. Les discussions se sont concentrées sur les budgets sociaux et les taxes à l’importation.

Après deux journées de débats, les députés ont adopté la Loi de finances 2026.

Le projet de Loi de finances initiale (PLFI) 2026 a été adopté avec amendements, au terme d’une séance d’adoption qui a conclu deux journées d’échanges intenses. Les débats ont principalement porté sur les budgets alloués aux secteurs sociaux, devenus centraux dans le contexte des revendications exprimées par la Gen Z. Les députés ont plaidé pour une hausse des enveloppes dédiées à la Santé, à l’Eau, à l’Éducation et à l’Agriculture, estimant que les besoins urgents de ces secteurs exigeaient des réponses plus fortes que celles proposées dans le texte initial.-Les élus se sont également opposés sur les nouvelles taxes à l’importation, notamment l’application d’une TVA de 20 % sur le riz importé. Certains, comme Pety Rakotoniaina (Ikalamavony), ont jugé cette mesure nécessaire pour protéger la production locale. D’autres ont estimé qu’elle risquait d’entraîner une hausse des prix dans un marché encore largement dépendant des importations, ce qui pourrait alimenter l’inflation et fragiliser davantage les ménages. Plusieurs députés ont aussi alerté sur l’impact potentiel de certaines taxes sur les investissements. Le ministère de l’Économie et des Finances a rappelé que ces mesures figuraient parmi les réformes attendues par les partenaires techniques et financiers.

Immunité pour les agents des douanes

La disposition prévoyant une forme d’immunité pour les agents des douanes poursuivis dans l’exercice de leurs fonctions a également suscité de vifs débats. Plusieurs élus ont dénoncé un risque d’impunité pour les personnels de la douane et des impôts. Malgré les réticences, et après les explications fournies par la Direction des douanes, la mesure a finalement été maintenue dans le texte adopté.

Les députés ont par ailleurs soulevé d’autres sujets, notamment la revalorisation jugée insuffisante du salaire des Chefs de Fokontany, porté de 40 000 à 60 000 ariary, ainsi que les subventions aux communes. Les techniciens du ministère de l’Économie et des Finances ont indiqué que ces montants relevaient des prérogatives du ministère de l’Intérieur, déjà fixées pour l’exercice à venir.

À l’issue des débats, la séance d’adoption a confirmé la plupart des amendements issus des travaux en commission. La disposition d’exonération de TVA sur le blé a été rejetée : le taux appliqué sera de 20 %. L’augmentation du droit d’accise sur la bière à 850 ariary par litre a été validée, tandis que la taxe de 50 ariary par kilo sur le riz importé a été supprimée. Selon le ministre de l’Économie et des Finances, Hery Ramiarison, le texte reste néanmoins évolutif, puisque des assises nationales sur la relance économique sont programmées prochainement. 

« Les réformes issues de ces assises devraient être intégrées dans la prochaine Loi de finances rectificative », a indiqué le ministre.

Tsilaviny Randriamanga

1 Commentaires

  1. "La disposition prévoyant une forme d’immunité pour les agents des douanes poursuivis dans l’exercice de leurs fonctions a également suscité de vifs débats. Plusieurs élus ont dénoncé un risque d’impunité pour les personnels de la douane et des impôts. Malgré les réticences, et après les explications fournies par la Direction des douanes, la mesure a finalement été maintenue dans le texte adopté."
    Magnifique suicide de la Nation! tout va de pire en pire ...

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