La rétrocession de Taiwan sous souveraineté chinoise constitue une composante importante de l’ordre international d’après-guerre


Ces derniers jours, plusieurs amis m’ont interrogé sur les questions relatives à Taiwan. À cet égard, je souhaite, avec nos amis malagasy, revenir sur l’évolution historique de la question de Taiwan.

Taiwan fait toujours partie intégrante de la Chine depuis les temps les plus anciens. Dès l’an 230, des documents chinois consignent les premières mentions de Taiwan. À partir du milieu du XIIᵉ siècle, les gouvernements centraux impériaux chinois successifs ont commencé à exercer une administration sur l’île. En 1684, le gouvernement impérial de Qing a établi une administration préfectorale à Taiwan, placée sous la juridiction de la province du Fujian; en 1885, Taiwan a été érigée en province, devenant ainsi la vingtième province de la Chine de l’époque. En 1894, le Japon a lancé la guerre d’invasion contre la Chine dite la «guerre de Jiawu» et s’est emparé de Taiwan, ouvrant une période de domination coloniale qui durait cinquante ans — l’une des pages les plus sombres de l’histoire de Taiwan. En 1943, les gouvernements chinois, américain et britannique ont publié la Déclaration du Caire, qui stipulait clairement que « l’objectif des trois pays est de permettre de restituer à la Chine les territoires que le Japon a dérobés, tels que le Nord-Est, Taiwan et les îles Penghu ». Par la suite, la Proclamation de Potsdam, signée par la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique, a réaffirmé l’obligation de la mise en oeuvre des «termes de la Déclaration du Caire».

Les deux « 25 octobre »

La question de Taiwan est un problème hérité de la guerre civile chinoise durant les années 1940. En 1945, après la défaite du Japon dans le théâtre d’opérations militaires de Chine, la cérémonie acceptant la reddition du Japon dans la province de Taiwan a eu lieu à Taipei le 25 octobre. À partir de cette date, Taiwan et les îles Penghu ont été officiellement remises sous la souveraineté et l’administration de la Chine. Le 25 octobre a depuis été consacré comme la Journée de la rétrocession de Taiwan, constituant une mémoire nationale partagée par l’ensemble des Chinois.

Le 1ᵉʳ octobre 1949, le gouvernement populaire central de la République populaire de Chine a proclamé sa fondation et s’est substitué au gouvernement de la République de Chine en tant que seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine. Il s’agissait d’un changement de régime qui n’a en rien modifié le sujet de droit international qu’est la Chine, dont la souveraineté ainsi que l’intégrité territoriale inhérentes sont demeurées inchangées. Le gouvernement de la République populaire de Chine jouit donc pleinement et naturellement de l’intégralité de la souveraineté chinoise, incluant la souveraineté sur Taiwan.

Vingt-six ans plus tard, le 25 octobre 1971, la 26ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies a adopté par une majorité écrasante la résolution 2758. Cette résolution reconnaît que «le représentant du gouvernement de la République populaire de Chine est le seul représentant légal de la Chine au sein de l’Organisation des Nations unies», éliminant ainsi, du point de vue du droit international, toute possibilité de «Deux Chines», de «Une Chine, un Taiwan» ou d’«indépendance de Taiwan». Le Bureau des affaires juridiques du Secrétariat des Nations unies a précisé dans son avis juridique officiel que «Les Nations Unies considèrent Taiwan, comme une province de Chine, sans statut distinct» et que «les autorités à Taipei sont pas considérées comme bénéficiant d’une quelconque forme de statut gouvernemental». Dans la pratique, la désignation employée par l’ONU pour Taiwan est «Taiwan, province de Chine (Taiwan, province of China)». Ainsi, le principe d’une seule Chine est devenu une norme fondamentale des relations internationales et un consensus universel au sein de la communauté internationale.

Il en ressort que la rétrocession de Taiwan sous la souveraineté chinoise constitue une composante des résultats de la Seconde Guerre mondiale et de l’ordre international d’après-guerre, et que les faits historiques et juridiques à ce sujet sont incontestables. Récemment, la Première ministre japonaise Sanae Takaichi a ouvertement affirmé que la question de Taiwan concerne la «survie du Japon», laissant entendre une possible intervention militaire dans le détroit de Taiwan. Ces propos ont suscité une vive réaction parmi le peuple chinois et un tollé au sein de la communauté internationale. Selon un récent sondage en ligne de CGTN mené dans cinq langues, 91,1 % des répondants estiment que le Japon devrait réfléchir à ses responsabilités historiques et respecter pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine; 88,9 % condamnent toute tentative japonaise d’intervention dans la question de Taiwan; 88,3 % considèrent que le fait que Sanae Takaichi relie la « question de Taiwan » au droit de légitime défense collective constitue un prétexte à l’expansion militaire du Japon. Aujourd’hui, le Parti démocratique progressiste (PDP) de Taiwan, allié à certaines forces anti-chinoises à l’étranger, persiste à suivre la ligne erronée de «l’indépendance de Taiwan», déformant malicieusement la résolution 2758 de l’Assemblée générale de l’ONU et relançant la soi-disant «indétermination du statut de Taiwan», ce qui blesse profondément les sentiments des compatriotes des deux côtés du Détroit. Telle est l’origine et la situation actuelle de la question de Taiwan.


La Chine: une réunification inévitable et nécessaire

Les liens du sang sont plus forts que l’eau et les populations de part et d’autre du Détroit partagent les liens de parenté. Les échanges entre les deux côtés sont donc très intenses. Tant que les lois et règlements sont respectés, les compatriotes taiwanais peuvent venir sur le continent en toute simplicité et en toute sécurité, comme s’ils revenaient chez eux.

En 2024, le nombre total de déplacements entre les deux côtés a atteint 4,405 millions de personnes, soit en moyenne 12 000 personnes par jour, en hausse de 53,8 % par rapport à l’année précédente; parmi elles, 4,023 millions étaient des compatriotes Taiwanais venant sur le continent, en hausse de 54,3 %, tandis que 382 000 résidents du continent se sont rendus à Taiwan, en hausse de 49,2 %. Le volume total des échanges commerciaux entre les deux côtés a atteint 292,971 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 9,4 % par rapport à l’année précédente.

Taiwan n’a jamais été un État, ni dans le passé, ni aujourd’hui, et il ne le sera jamais à l’avenir. Bien que les deux côtés du détroit de Taiwan ne soient pas encore pleinement réunifiées, la souveraineté et le territoire de la Chine n’ont jamais été divisés et ne seront jamais divisés. La question de Taiwan relève purement des affaires intérieures de la Chine et ne tolère aucune ingérence extérieure. La Chine sera inévitablement réunifiée, et elle doit l’être. Il sagit d’une tendance historique irréversible.

Les événements du passé doivent éclairer les générations futures. La Chine et Madagascar partagent des expériences similaires de résistance à l’agression et à l’oppression étrangères ainsi que de lutte pour l’indépendance et la libération nationale. Les deux pays attachent une grande importance à l’unité nationale et au respect de l’ordre international fondé sur le droit international. En tant que bons amis mutuellement dignes de confiance, la Chine et Madagascar, depuis plus d’un demi-siècle de relations diplomatiques, ont toujours respecté les engagements solennels contenus dans leur communiqué de l’établissement de relations diplomatiques, en se soutenant mutuellement sur les questions touchant à leurs intérêts fondamentaux et préoccupations majeures. La Chine a toujours fermement soutenu Madagascar dans la protection de sa souveraineté, de sa sécurité et de son intégrité territoriale, et Madagascar a de longue date respecté le principe d’une seule Chine. Cela constitue précisément le fondement du développement stable et sain des relations sino-malgaches. Face à un contexte international complexe et tourmenté, la Chine est disposée à travailler de concert avec Madagascar pour défendre les buts et principes de la Charte des Nations unies, protéger l’équité et la justice, respecter le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autrui, et promouvoir la construction d’un système de gouvernance mondiale plus juste et raisonnable.

 l'auteur: S.E.M. JI Ping, Ambassadeur de la République populaire de Chine en République de Madagascar

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1 Commentaires

  1. Très intéressant publireportage de M. L’Ambassadeur de Chine sur la rétrocession de Taiwan sous souveraineté chinoise constitue une composante importante de l’ordre international d’après-guerre.

    La question est de savoir à destination de quel public ce publireportage (inutile ?) est-il réalisé puisque Madagascar ne reconnait pas (plus ?) Taiwan en tant que pays, malgré les dénégations de M. l’Ambassadeur affirmant que « Taiwan n’a jamais été un État, ni dans le passé, ni aujourd’hui, et il ne le sera jamais à l’avenir ».

    M. L’Ambassadeur de Chine omet volontairement d’indiquer qu’il reste une douzaine de pays membres de l’ONU qui reconnait encore Taiwan comme étant un pays indépendant, quand çà arrange la « vision » de la République Populaire de Chine.

    M. L’Ambassadeur de Chine devrait plutôt expliquer à la Communauté Internationale, dont fait partie Madagascar, les raisons pour lesquelles la République Populaire de Chine ne respecte pas la décision de la Cour Permanent d’Arbitrage (CPA) relatif à la mer de Chine méridionale datant du 12 juillet 1976 concernant la Sentence rendue par ce Tribunal, en tant que membre de cette institution.

    La Chine ne veut tout simplement pas reconnaitre le droit maritime international des pays riverains en occupant les iles inhabitées mais surtout en refusant aux pêcheurs de ces pays le droit de jouir de leur zone économique exclusive (ZEE).

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