Le gouvernement malgache envisage de revoir ou de suspendre voire de rompre certains contrats avec les fournisseurs de la Jirama.
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| Le ministre de l’Énergie, Ny Ando Ralitera, s’exprime à l’Assemblée nationale. |
Il a précisé qu’une inspection sera menée pour vérifier le respect des engagements. Si l’enquête montre que certains fournisseurs créent des risques pour la Jirama, le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour protéger l’entreprise et le pays. Toutefois, certains experts rappellent que la loi sur la privatisation limite les marges de manœuvre de l’État : toute modification ou annulation de contrat doit respecter le cadre légal, ce qui pourrait freiner cet élan. La privatisation consiste à confier tout ou partie des activités d’une entreprise publique au secteur privé, généralement pour améliorer son efficacité et sa compétitivité. Dans ce cadre, l’État réduit son rôle direct, mais doit respecter certaines règles, comme le respect des contrats existants et la fixation légale des prix. Ces contraintes peuvent donc limiter la possibilité de modifier ou d’annuler rapidement les contrats, même si le gouvernement le souhaite.
Mais pour mieux analyser la situation, le gouvernement a créé un groupe de travail rassemblant les ministères du Commerce, de l’Énergie, la Primature et la Présidence. L’objectif est de revoir les contrats et de vérifier si des ajustements ou des annulations sont nécessaires.
Un économiste souligne que même dans un marché libéral, l’État peut agir : « Même si les contrats sont privés, la Jirama reste une société d’État. L’État peut demander le respect des engagements, ajuster les prix ou annuler un contrat si cela est dans l’intérêt public. » Cette intervention est justifiée par la situation financière de la Jirama.
Initiative
En 2024, l’entreprise devait environ 400 millions de dollars à ses fournisseurs privés. Ces retards de paiement montrent les difficultés à gérer un système basé sur des opérateurs privés.
Face à ces défis, certaines initiatives ont été lancées : la Jirama abandonne progressivement les contrats purement thermiques depuis 2022 et investit dans des systèmes hybrides thermique/solaire. Un projet solaire/hybride de 18 MW a été signé en 2025 pour renforcer la production électrique et réduire la dépendance au fioul.
À l’Assemblée nationale ce mardi, le président de la Chambre basse, Siteny Randrianasoloniaiko, a annoncé que tous les fournisseurs de la Jirama seraient invités à présenter leurs contrats, qu’ils soient fournisseurs de carburant ou loueurs de groupes thermiques.
Une enquête parlementaire sera également lancée afin de vérifier les contrats et de garantir que les décisions prises servent l’intérêt national.
Pour répondre aux besoins immédiats en énergie, le gouvernement pourrait faire appel à l’expertise internationale. Après un voyage en Russie, Siteny Randrianasoloniaiko a indiqué que des experts russes et des livraisons de gaz ou de pétrole pourraient intervenir rapidement.
« La Russie est prête à intervenir avant la fin de l’année si nous le décidons », a-t-il affirmé. A savoir que la semaine prochaine, une délégation russe va visiter le pays et voir de près la situation énergétique du pays.
En résumé, le gouvernement cherche à sécuriser la production et l’approvisionnement en énergie, tout en assurant la transparence et la protection des intérêts publics. Les révisions de contrats et les projets hybrides montrent la volonté d’équilibrer le rôle des fournisseurs privés et la responsabilité de l’État dans la gestion de la Jirama.
Irina Tsimijaly

Oui ! quand le mal est trop profond, passer par la voie chirurgicale ne peut être écartée.
RépondreSupprimerUne ablation pour recouvrir la voie hors des ténèbres.