GRÈVE DES INTERNES AU CHUJRA - Des interventions chirurgicales compromises

La grève des internes paralyse le CHUJRA, les blocs opératoires ne fonctionnant qu’en urgence. Les patients en subissent les conséquences et les internes réclament plus de moyens.

Un patient admis au CHU JRA.

Cela fait maintenant un mois que les interventions chirurgicales programmées sont annulées au sein de plusieurs services du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA). Les activités au sein de cet hôpital sont limitées aux soins d'urgence, face au sous-effectif des professionnels de santé, suite aux grèves des internes. « Les chirurgies programmées ne peuvent pas être relancées tant que les activités de l’hôpital ne reprennent pas leur cours normal », note un médecin au sein de cet hôpital, hier.

Les malades concernés vivent dans l’angoisse face à ces reports prolongés des interventions chirurgicales. « Je crains que ma prostate augmente davantage de taille », s’inquiète un homme, dont l’opération a été prévue le 13 octobre, mais a été annulée à la dernière minute suite aux grèves des internes. Il raconte avoir déjà été admis à l'hôpital lorsqu’on lui a annoncé l’annulation de son opération. Comme lui, plusieurs dizaines de personnes attendent impatiemment d’être opérées.

Le service de l’urologie A comptait à lui seul vingt-huit personnes dans la liste d’attente des patients à opérer depuis le 8 octobre, selon le décompte effectué par un médecin auprès de ce service, hier matin. Cette source admet que ce report de date d’opération n’est pas sans conséquence. 

Préoccupants

« Les cas de certains de ces patients sont particulièrement préoccupants, il y a parmi eux des patients atteints de cancer. D’autres ne résident pas à Antananarivo. Un patient que j’ai contacté raconte qu’il a dû retourner à Andapa, incapable d’attendre son intervention. D’autres viennent des Comores et se déplacent uniquement ici pour se faire opérer », indique ce chirurgien, en soulignant qu’ils ne peuvent pas risquer de réaliser une opération chirurgicale lourde sans une équipe médicale complète, pour la sécurité du patient et la qualité de l’opération.

Hier, les internes en médecine, qui ont fait une marche depuis l’université d'Antananarivo à Ankatso jusqu'au siège du ministère de la Santé publique à Ambohidahy, ont affirmé le maintien du service zéro jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.

Une source au sein du CHUJRA indique que l’absence des internes en médecine et des internes qualifiants a entraîné l’interruption de ces opérations programmées et promet une amélioration de la situation dans les jours à venir. « Les interventions programmées vont commencer à reprendre progressivement avec le retour des internes qualifiants », assure-t-elle. Elle admet toutefois que malgré la reprise des internes qualifiants, l’équipe médicale reste insuffisante. “Certains médecins, qui ont réussi des concours d’agrégation, ont obtenu un poste dans les autres provinces, d’autres sont partis à la retraite, et il y a ceux qui sont partis à l’étranger. Normalement, ils devraient être remplacés, malheureusement ce n'est pas le cas”, regrette ce responsable.

Les étudiants en médecine ont dénoncé le manque de considération accordé à la santé publique à Madagascar lors de leur manifestation. Ils réclament une amélioration du système de santé, le recrutement des médecins et l’augmentation du budget consacré à ce secteur à 15 %, ainsi que la signature d’un protocole d’accord similaire à ceux établis dans les autres ministères.

Miangaly Ralitera

1 Commentaires

  1. Et Marco va nous dire qu'il s'agit là d'une tentative de coup d'état pour déstabiliser le pays, alors que les problèmes basiques quotidiens sont loin d'être réglés. Eau, élect, salaires, pauvreté, ...

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