L’ancien président de la fédération malgache de football (2003-2017), Ahmad, ex-président de la Confédération africaine de football (2017-2020) nous donne ses points de vue sur la situation du football actuel.
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| Ahmad, ancien président de la fédération malgache de football et de la CAF. |
Je n’aime pas trop faire des commentaires sur les autres, je préfère plutôt le commenter, mais vous me demandez en tant qu’ancien. Il y a un décalage énorme entre l’équipe actuelle et la mienne à l’époque dans le cadre du respect des textes, de la bonne gouvernance, de la transparence des comptes financiers. Les résultats de nos efforts ont abouti non seulement à la performance de l’équipe nationale, mais aussi dans la gestion, la réussite dans la performance sportive et aussi au sein des dirigeants. Une partie de mes éléments sont encore retenus et ont des responsabilités au sein de la CAF. Ce n’est pas parce que j’étais président de l’instance africaine, mais parce qu’ils sont compétents : une personne dans la direction et trois autres responsables de la CAF à Madagascar. C’est la preuve de la réussite de notre gestion.
Qu’en pensez-vous de la formule hybride du championnat, avec une phase finale de coupe ?
La formule hybride du championnat est inévitable pour la fédération à l’époque comme pour celle actuelle, pour plusieurs raisons, comme la situation économique du pays, compliquée surtout par les infrastructures routières. Par contre, au Brésil, la formule du championnat est hybride. Nous avions évité l’élimination directe malgré le problème économique. Nous avions réparti les équipes par zones ou par poules avec toujours un système de championnat et la phase finale en poule des As, qui est une formule de championnat par étapes. C’est la meilleure solution chez nous. On peut calquer aussi la NBA de basket aux États-Unis, répartie en conférences Est, Ouest, Nord et Sud, en aller-retour, et tout le monde rencontre tout le monde, au lieu de l’élimination directe de la coupe.
Étant ancien président de la CAF, quelle solution proposez-vous pour éviter le problème de partage des primes comme au CHAN en 2023 puis cette année ? C’est honteux.
La CAF n’impose jamais le mode de partage des primes. Elle alloue les primes suivant la performance de chaque pays, c’est tout. C’est à la fédération de s’occuper du partage, mais la grande partie devrait être destinée aux joueurs et au staff technique, par exemple 60 %, et 40 % pour la fédération. Je parle de l’entité, mais pas des membres. Ces derniers ne devraient pas bénéficier des primes, c’est purement du vol. Aucune fédération n’ose faire ce genre de pratique. La part de la fédération pourrait être allouée aux clubs d’origine des joueurs en guise de reconnaissance et d’encouragement dans l’investissement dans la gestion de club. Elle devrait être surtout destinée au prochain regroupement de l’équipe nationale. Rien n’empêche la fédération de lancer dès maintenant la préparation au CHAN, organiser des stages bloqués à chaque fois que les joueurs sont disponibles, au lieu d’attendre la veille de la compétition, pour que la sélection reste performante en permanence.
Quel est votre point de vue sur la performance et la prestation du coach Corentin Martins ?
J’étais étonné par les résultats. Je tiens à féliciter le coach. C’était une bonne prestation de l’équipe nationale sous l’égide de Corentin Martins. C’est un bon coach, malgré les matchs prévus à domicile et joués à l’étranger. On pouvait bien espérer la qualification et se hisser même à la première place si nous avions pu jouer à domicile, comme le Cap-Vert. Nous aurions pu être une des îles qualifiées au Mondial.
L’obtention de l’homologation du stade Barea se fait attendre. Avez-vous des conseils pour l’assurer ?
J’ai rencontré le ministre et j’ai partagé mes expériences. Nous subissons les conséquences du régime Rajoelina : le stade, le téléphérique, l’autoroute. Il s’est occupé des subtilités, mais pas du fond en matière de football. Les subtilités ne sont pas toujours inutiles, mais il faut d’abord commencer par le fond. J’étais interpellé et j’ai donné des conseils à l’époque. J’ai proposé des spécialistes et celui du gazon a été recruté. Le point le plus important des recommandations est le gazon. On peut collaborer avec les responsables locaux pour les dernières rectifications. Le ministre vient d’évaluer l’avancement des travaux. Nous avons deux responsables qui maîtrisent bien le domaine, entre autres Rufin Lebiria. Il vient d’inspecter un stade à homologuer au Maroc. Il faut collaborer avec eux. Il y a aussi Helly Zafinimanga.
Serge Rasanda

Subtilités, ah bon ! le foot serait donc prioritaire devant le développement économique de notre pays !! Arrêtons de gaspiller pour un sport où ne pourront jamais gagner la CAN ou une qualification mondiale ou encore J.O. Les petits pays ciblent les sports individuels d'abord, plus facile d'émerger sur le plan mondial. Notre jeunesse a le potentiel (Athlétisme, Haltéro, Judo, Lutte, ..). Alors, on fait quoi ????
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