SITUATION ÉCONOMIQUE - Les dépenses de l’État limitées au strict minimum

La question du budget reste en suspens pour l’instant. L’État et la direction du Trésor se limitent au paiement des salaires, indemnités et pensions de retraite.

Le trésor public se cantonne désormais aux dépenses jugées vitales : salaires, indemnités et pensions de retraite.

Aux grands maux, les grands remèdes. La conjoncture actuelle pousse à des décisions extrêmes, notamment au niveau de la trésorerie de l’État, qui fait désormais l’objet de restrictions budgétaires. Hier, en fin d’après-midi, la direction générale du Trésor, ainsi que plusieurs associations syndicales, ont annoncé que les décaissements de la trésorerie seront réduits au strict minimum, réservés exclusivement au paiement des salaires, indemnités et pensions.

« En tant que premiers responsables de la gestion de la trésorerie de l’État, la direction générale du Trésor a pris plusieurs dispositions, notamment le respect des lois et règlements relatifs à la gestion des fonds publics. La DGT a également décidé de limiter les dépenses au paiement des salaires, indemnités et pensions de retraite », indique un communiqué de l’institution.

Il s’agit d’une mesure de restriction budgétaire extrême, justifiée par la situation socioéconomique actuelle. La direction générale du Trésor et les syndicats précisent que ces restrictions seront levées une fois que la situation se sera normalisée. La semaine dernière, la direction générale des Impôts et le ministère de l’Économie et des Finances avaient déjà assuré le paiement des pensions pour les retraités.

Incertitude

La situation macroéconomique de la Grande Île est actuellement marquée par l’incertitude. Les efforts pour maintenir le Trésor public à flot rencontraient déjà des obstacles avant cette conjoncture. Dans sa note de conjoncture, la Banque mondiale rapporte que « l’insuffisance des recettes fiscales limite la capacité du gouvernement en matière d’investissement public et de prestation de services ».

L’institution souligne que, malgré les efforts pour stimuler les recettes fiscales, le ratio impôts/PIB reste faible, à 10,8 %. La Banque centrale, dans sa décision de politique monétaire d’août, avait également anticipé que le second semestre serait teinté d’incertitudes, tant sur le plan international que national. Plusieurs facteurs risquent de freiner la reprise : volatilité des prix des produits de base sur les marchés mondiaux, persistance ou aggravation des conflits géopolitiques, et montée des tensions commerciales, autant de risques pour l’évolution des prix domestiques.

Actuellement, les activités économiques reprennent timidement. Après les nuits de pillages et de vandalisme des 25 et 26 septembre, le secteur privé reste sur ses gardes. Bien que certaines enseignes aient rouvert, les dégâts restent considérables, avec près de 200 milliards d’ariary de pertes en deux nuits seulement.

L’horizon s’assombrit également pour le secteur touristique. Les annulations de vols et les reports de voyages en cascade, suite aux recommandations de plusieurs antennes diplomatiques étrangères concernant la sécurité, ont paralysé les activités touristiques. 

Itamara Otton

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