MARCHANDS, ORDURES, CIRCULATION - Antananarivo sombre dans le désordre

Entre embouteillages et transports en commun incontrôlés, commerce informel en expansion et ordures qui s’amoncellent, Antananarivo traverse une période de chaos urbain. 

Les marchands envahissent la chaussée en centre-ville.

L’anarchie s’installe dans la capitale. Marchands ambulants, transporteurs et même certains agents de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) imposent leurs propres règles, sans intervention visible des autorités.

Dans les quartiers de Behoririka et d’Analakely, les commerçants de rue envahissent trottoirs et chaussées, perturbant gravement la circulation. Leur nombre augmente encore à l’approche des fêtes de la Nativité. Certains d’entre eux n’hésitent pas à s’opposer aux automobilistes qui leur demandent de se décaler pour éviter les risques d’accident.

Les transporteurs, de leur côté, agissent en toute impunité depuis la suspension de la police de la route. Les cahiers des charges ne sont plus respectés : surcharge, passagers transportés debout, arrêts improvisés dès qu’un usager lève la main. Aux heures de pointe, où les embouteillages deviennent monstrueux, les demi-tours illégaux se multiplient. L’Union des coopératives de transport urbain (UCTU) a déjà exhorté les transporteurs à rester dans la légalité malgré l’absence de contrôleurs, mais les pratiques irrégulières persistent.

Antananarivo replonge également dans la crise des ordures. Depuis la semaine dernière, les agents de la Société municipale d’assainissement (SMA) ont cessé de collecter les déchets. Ils réclament le retour de la SMA sous la tutelle de l’État, le paiement régulier de leurs salaires ainsi que l’accès aux services de l’OSTIE et de la CNaPS. Résultat : les bacs débordent, les montagnes d’ordures réapparaissent, les tas d’ordures s’étalent sur la chaussée et bloquent la circulation dans plusieurs endroits, comme à Analakely. Selon une communication de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) publiée mardi, un accord aurait été trouvé avec les éboueurs. Mais sur le terrain, les effets tardent à se faire sentir : les déchets continuent de s’amonceler. L’arrivée conjuguée de la saison des pluies et de celle des fruits ne fait qu’aggraver la situation, avec une production de déchets en hausse.

Pouvoir fragile

La capitale pourrait sombrer dans le désordre en cette période de fin d’année. Les travaux d’assainissement et de réorganisation pourraient être difficiles à mener pour Harilala Ramanantsoa, magistrate de la ville d’Antananarivo. La moindre décision risque d’attiser les tensions au sein d’une population où l’exigence de liberté d’expression est devenue si forte que certains en viennent à manifester pour des revendications pouvant porter atteinte aux droits et libertés d’autrui. Cette semaine, par exemple, des commerçants d’Analakely et d’Ivandry ont protesté pour réclamer le droit d’exercer dans des zones pourtant interdites. Le pouvoir de la magistrate de la ville d’Antananarivo, par ailleurs, semble être fragile. Sa présence à la tête de la ville d’Antananarivo n’est pas encore totalement assurée, avec le contentieux qui l’oppose à Tojo Ravalomanana, dont le dossier a été renvoyé par le Conseil d’État à l’instruction. Certaines personnes ont aussi revendiqué sa déchéance, ainsi que celle de son staff.

Selon des observateurs, la CUA et l’État central doivent rapidement se mettre au diapason. Le pouvoir communal est très fragile sans le soutien du gouvernement. Sans un appui affirmé des autorités, la maire ne pourra pas prendre de décisions fermes et fortes.

Une rencontre s’est tenue hier entre le directeur général de la Police nationale, le commissaire divisionnaire de police Ravony Jean Victor Tsaramonina, et Harilala Ramanantsoa, pour l’organisation et la régulation de la circulation dans la capitale. Les échanges ont porté sur la mise en place de méthodes de travail efficaces et rigoureuses entre la Police nationale et la police municipale, qui collaborent étroitement pour la régulation de la circulation dans la capitale. La Police nationale et la Commune urbaine d’Antananarivo seraient déjà engagées dans les préparatifs liés aux festivités de Noël

 Miangaly Ralitera

1 Commentaires

  1. La refondation va régler tout cela, avec l'attribution de chasses neiges offerts par les Russes. On est sauvé !!!!

    RépondreSupprimer
Plus récente Plus ancienne