Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesupres) durcit le ton. Une vaste opération est lancée pour traquer les faux diplômes et assainir l’enseignement supérieur.
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| Angelo Raherinirina, directeur de l’Accrédidation et de l’assurance qualité auprès du Mesupres, lors de la présentation de l’opération Fosika, hier. |
Étudiants et parents sont appelés à la vigilance : certaines universités délivreraient des diplômes irréguliers. Les contrôles menés par le Mesupres ont révélé de nombreuses falsifications et irrégularités. Selon Angelo Raherinirina, directeur de l’Accréditation et de l’Assurance qualité auprès du ministère :
« Certaines universités organisent des soutenances de thèse à huis clos. Des doctorats censés durer trois ans sont obtenus en un an seulement, avec soutenance comprise. Des licences sont délivrées en deux ans, des masters en quatre. Certaines universités ouvrent sans habilitation et plusieurs parcours proposés ne sont pas autorisés. Par ailleurs, des enseignants ne possèdent pas toujours les diplômes requis. »
Le lancement officiel de l’opération Fosika, tenu au Mesupres à Tsiadana, a permis au ministère de dévoiler ces fraudes à grande échelle. Elles commencent dès l’examen du baccalauréat : des papiers de triche ont été retrouvés dans des toilettes, certains candidats ont été remplacés par des universitaires, et des téléphones ont servi à diffuser les sujets pendant l’épreuve.
Dans le cadre de cette opération, des inspections seront menées au sein des universités afin d’identifier les établissements irréguliers.
Sanctions sévères
Une plateforme en ligne, fosika.mesupres.edu.mg, a également été lancée pour permettre de signaler irrégularités et faux diplômes. Le Mesupres encourage tous les concernés à se manifester. « Ceux qui se dénonceront ne seront pas sanctionnés », précise Angelo Raherinirina.
Les sanctions pour fraude peuvent aller de mesures administratives à des poursuites pénales. Steeve Patrick Rabotomanasa, coordonnateur de la cellule anticorruption auprès du Mesupres, rappelle que la délivrance ou l’obtention irrégulière de diplômes a déjà entraîné des retraits d’habilitation, la fermeture d’établissements et l’annulation de diplômes.
« Il n’est désormais plus possible de se cacher derrière des excuses, de négliger ses responsabilités, ni de recourir à la corruption ou à la falsification. Tous doivent participer à ce combat. Les utilisateurs de faux diplômes, ceux qui recrutent des enseignants non habilités, les vendeurs ou émetteurs de diplômes irréguliers, ainsi que les établissements ouverts sans autorisation, seront poursuivis », prévient le colonel Zafitasondry Marcellin Ranoelison, conseiller spécial de la Présidence de la Rénovation de la République de Madagascar.
Miangaly Ralitera
