Vice-lauréat du Prix Paritana 2025, l’artiste plasticien Andri Marcel s’est installé à la Fondation H Ambatomena pour une résidence de trois mois.
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| Andri Marcel est actuellement en résidence artistique à la Fondation H. |
J’avance pas à pas. Pour l’instant, je n’ai pas beaucoup de choses à dire, mais mon projet tourne autour du fihavanana, un sujet difficile, surtout dans le contexte actuel où cette notion est en train de disparaître », explique l’artiste. Le travail mené dans le cadre de cette résidence s’appuie sur des recherches, de la documentation et des explorations d’archives pour comprendre comment le fihavanana était défini autrefois et comment il se transforme aujourd’hui.
Mémoire et recyclage
Encadré par l’équipe de la Fondation H, Andri Marcel développe une œuvre qui associe mémoire et réemploi. Inspiré par des pratiques de recyclage, il utilise des matériaux modestes mais porteurs de signification : sandales usées, pneus abandonnés, boîtes de conserve rouillées et tissus traditionnels lamba soga. Ces objets du quotidien deviennent des supports de réflexion sur la mémoire, la résilience et l’identité collective.
Le résultat de cette résidence sera présenté en novembre, sous la forme de deux installations et d’une série de portraits. L’ensemble mettra en avant des valeurs de solidarité, d’entraide et de cohésion sociale, éléments constitutifs de la culture malgache. En mêlant matériaux, récits et éléments naturels, l’artiste propose une réflexion sur la fragilité et la transmission des liens humains.
Avec « Fihavanana, Mitam-pihavanana », Andri Marcel illustre la manière dont l’art peut servir à la fois de support de création et de vecteur de préservation culturelle, en redonnant sens à des objets délaissés et en questionnant une valeur que beaucoup considèrent aujourd’hui comme menacée.
Nicole Rafalimananjara