PRIMATURE - Le successeur de Christian Ntsay difficile à trouver

Une certaine impatience se ressent au sein de la classe politique pour la nomination du nouveau Premier ministre. Les trois jours impartis par le président de la République, Andry Rajoelina, pour la présentation de noms qui lui seront proposés, sont arrivés à terme hier.

Le palais d’État de Mahazoarivo, où se trouve le bureau du Premier ministre.

Le compte à rebours est terminé. Les trois jours impartis par Andry Rajoelina, président de la République, pour la proposition de noms à nommer Premier ministre sont arrivés à terme hier. Jusqu’ici pourtant, aucune information sur le ou les noms proposés par les députés ne filtre.

Selon l’alinéa premier de l’article 54 de la Constitution, «le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale». Les réunions entre les groupes parlementaires, qui ont démarré mardi, ont fait chou blanc. Jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, les élus de la Chambre basse n’ont pas pu sortir de nom à présenter au Chef de l’État.

À s’en tenir à la disposition constitutionnelle précitée, il appartient au groupe parlementaire «Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina» (Irmar), majoritaire à Tsimbazaza, de présenter le nom du futur Premier ministre. Toutefois, selon une déclaration conjointe faite avec ses alliés, en milieu de journée hier, «compte tenu de la conjoncture actuelle, cette démarche a été ouverte aux autres groupes parlementaires comme preuve d’ouverture». Une ouverture qui sera de mise également pour la composition du nouveau gouvernement, selon toujours cette déclaration.

Consensus

Cependant, la recherche de consensus politique avec l’opposition n’a visiblement pas abouti. Cette dernière a claqué la porte de la réunion hier. À entendre les déclarations du député Riana Randriamasinoro, du groupe d’opposition Firaisankina, elle compte dorénavant rejoindre les manifestations qui ont démarré le 25 septembre. Il appelle ainsi les militants de l’opposition à également descendre dans la rue ce jour.

Étant donné la situation dans laquelle se trouve le pays, le locataire d’Iavoloha est pourtant dans l’impératif de nommer un nouveau Premier ministre dans les plus brefs délais. Un deadline également serré pourrait s’imposer à celui-ci pour composer son équipe gouvernementale. Il est urgent de reprendre la main sur la situation nationale. Ce qui paraît compliqué avec un locataire de Mahazoarivo et un gouvernement intérimaire.

Bien que les négociations à l’Assemblée nationale n’aient pas abouti à un compromis politique, comme le concèdent les députés de la majorité, le futur Premier ministre devrait tout de même incarner une image consensuelle, du moins aux yeux de l’opinion publique. Le futur chef du gouvernement devra également être un couteau suisse. Il lui faudra être à la hauteur de la mission de rétablissement de l’ordre, celle du redressement de l’économie, mais surtout, dans l’immédiat, conduire au pas de course les projets pour résoudre le problème d’approvisionnement en eau et en électricité, source de la crise actuelle.

Le futur Premier ministre devra aussi être à même de redorer le blason de Madagascar auprès des partenaires internationaux et des investisseurs. L’image de la Grande Île ayant été sensiblement émoussée par ce nouveau soubresaut qui tend à démontrer que le pays n’en a pas fini avec la spirale infernale des crises cycliques.

Garry Fabrice Ranaivoson

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