DISPERSION DE FOULE - Des habitants fuient les quartiers chauds

Des habitants d’Ambohijatovo.

À Ambohijatovo, plusieurs maisons se sont vidées lors des manifestations. « Nous nous réfugions dans les quartiers plus hauts, comme Faravohitra, car chez nous, la situation devient invivable pendant les manifestations », témoigne Patricia Ranivoarisoa, mère de famille qui vit à Ambohijatovo, hier. Selon elle et ses voisins, les gaz lacrymogènes, lancés à proximité de leurs maisons, rendent l’air irrespirable. « Il y a de nombreux enfants ici, dont un nouveau-né. Heureusement que nous l’avions retiré à temps, sinon il aurait été asphyxié », raconte sa voisine.

Aucun déménagement

Les habitants se munissent de pains, d’eau et de vinaigre pour rincer leurs yeux et leur visage afin d’atténuer les effets des gaz pendant leur bref déplacement. « Nous ne regagnons nos foyers que tard dans la soirée, lorsque la situation se calme », ajoute Patricia.

Selon un responsable du fokontany d’Ambohijatovo, aucun déménagement n’a eu lieu pour cause de manifestation, même si certains habitants se plaignent de l’utilisation des gaz lacrymogènes et de la proximité des manifestants.

La peur tétanise les riverains des zones de manifestation. « Ce qui m’effraie le plus, ce sont les grenades », confie Marie Odette Razafimalala, gargotière à Antaninandro, où les manifestants se sont regroupés ces derniers jours. D’autres redoutent l’asphyxie causée par les gaz lacrymogènes. Les commerçants redoutent particulièrement la reprise des pillages.

Après 24 heures de pause annoncées par les manifestants, habitants et commerçants dans les zones de manifestations ont pu respirer un peu hier. Cependant, la reprise pourrait intervenir dès aujourd’hui.

Miangaly Ralitera

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