Le ministre Lylison René de Rolland Urbain entend mettre fin aux fraudes dans la gestion des terres. Il annonce la restitution des terrains illégalement acquis à leurs véritables propriétaires.
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| Lylison René de Rolland Urbain, ministre de l’Aménagement du Territoire et des Services fonciers. |
La lutte contre le vol de terrains est enclenchée. Le nouveau ministre de l’Aménagement du Territoire et des Services fonciers, le général Lylison René de Rolland Urbain, a fait de la restitution des terres à leurs propriétaires légitimes l’une de ses priorités.
« Les terrains obtenus de manière frauduleuse seront restitués. (…) Ceux qui ont été retirés illégalement à leurs propriétaires seront rendus en priorité aux communautés concernées », a-t-il déclaré hier lors de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Naina Andriantsitohaina, au siège du ministère à Anosy.
Le ministre a dénoncé l’ampleur du phénomène.
« Le vol de terrains est un véritable fléau à Madagascar. Nous veillerons à ce que les véritables propriétaires retrouvent leurs biens. Une fois les vérifications achevées, ceux à qui les terres appartiennent réellement seront rétablis dans leurs droits », a-t-il souligné.
Cette déclaration traduit une volonté de fermeté face aux pratiques illégales qui gangrènent depuis des années la gestion foncière. Les litiges se sont multipliés dans plusieurs régions du pays. À titre d’exemple, les membres de l’Union Laniera Mamokatra, propriétaires de terrains dans le secteur XII de Laniera, ont récemment dénoncé l’accaparement de rizières situées dans le marais du même nom.
Prédateurs fonciers
Ces terres sont classées en Aire de mise en valeur rurale (AMVR), conformément au décret n°63-467 du 30 juillet 1963, toujours en vigueur, qui autorise leur exploitation par les habitants. Ce secteur avait déjà connu des différends fonciers par le passé, dont les paysans étaient sortis victorieux. Mais le problème a refait surface cette année.
Ce n’est pas la première mise en garde adressée aux prédateurs fonciers. En début d’année, plusieurs mesures de transparence et de réforme ont été adoptées en Conseil des ministres pour renforcer la gestion foncière. La création d’une brigade spécialisée dans le traitement des doléances, la suspension des procédures de prescription acquisitive, ainsi que le lancement du Bureau de subdivision foncière intermédiaire (BSFI), destiné à rapprocher les services fonciers des citoyens, avaient été annoncés.
Le gouvernement de l’époque avait également prévu l’annulation des titres fonciers obtenus par corruption ou fraude, la poursuite des «mafias» spoliatrices de terrains, la digitalisation des services et la mise en place de distributeurs fonciers capables de délivrer instantanément certificats juridiques et cadastres. Ces initiatives n’ont toutefois pas suffi, pour le moment, à enrayer le phénomène.
Miangaly Ralitera
