Les financements extérieurs restent la principale cause de la dette publique. Malgré tout, le risque de surendettement est jugé modéré.
| La Banque centrale de Madagascar à Antaninarenina. |
La dette publique de Madagascar demeure largement dominée par les financements extérieurs. À la fin de l’année, elle devrait atteindre 31 852,7 milliards d’ariary, soit plus de 7 milliards de dollars, d’après le PLFI 2026.
Selon les données officielles du projet de loi de finances initiale (PLFI 2026), 86 % de cette dette proviennent de l’étranger, ce qui confirme une forte dépendance du pays aux prêts extérieurs.
Cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines années. D’après la Stratégie de la dette à moyen terme 2025–2027 contenue dans le projet de loi de finances, Madagascar prévoit de mobiliser plus de 22 000 milliards d’ariary pour financer ses besoins budgétaires. Près de 69 % de ces ressources viendront de l’extérieur. « Le recours aux financements étrangers reste indispensable pour couvrir les besoins de l’État », explique un responsable du Trésor public.
Les institutions multilatérales jouent un rôle central dans cette situation. La Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement détiennent plus de la moitié de la dette extérieure du pays. « Ces partenaires sont aujourd’hui les principaux bailleurs de Madagascar », souligne un économiste. « Leurs prêts sont souvent concessionnels, donc moins coûteux. »
Cependant, ces financements s’accompagnent de conditions. Les réformes liées à la gouvernance, à la discipline budgétaire et à la gestion des finances publiques sont souvent exigées. « Les prêts multilatéraux apportent de la stabilité, mais ils réduisent aussi la liberté de décision de l’État », estime un analyste financier.
Risque modéré
Les créanciers bilatéraux occupent une place plus limitée. La Chine finance surtout de grands projets d’infrastructures, tandis que le Japon et la France interviennent dans des domaines techniques, sociaux et environnementaux. En revanche, la contribution des États-Unis a fortement reculé. Depuis la dissolution de l’USAID en 2025, l’aide américaine se limite principalement à des actions humanitaires ponctuelles.
Malgré ce niveau d’endettement, le risque de surendettement est jugé modéré. L’État prévoit de poursuivre les emprunts extérieurs pour financer des projets structurants. Les tirages sur les prêts projets devraient atteindre 4 711,5 milliards d’ariary, notamment pour les infrastructures portuaires et énergétiques. Des appuis budgétaires sont également attendus auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. « L’objectif est de financer le développement sans compromettre l’équilibre budgétaire », assure un haut responsable.
Le défi reste donc de tirer profit des financements extérieurs tout en limitant la dépendance du pa
Irina Tsimijaly