KIANJAN’NY KANTO - Les artistes font front pour la liberté d’expression

Lors d’une conférence de presse à Kianjan’ny Kanto, plusieurs figures de la scène musicale malgache ont réclamé l’arrêt des violences et la reconnaissance du droit des jeunes à s’exprimer librement.

L’artiste Théo Rakotovao exprime son appel au respect de la liberté d’expression.

Une voix collective s’est élevée hier au Kianjan’ny Kanto. Réunis autour d’un même message, des artistes de renom comme Melky, Stéphanie, Théo Rakotovao, Bodo, Nate Tex, Tence Mena, Ndondolah, Rajery, Oladad, Jean Rigo, Tovo J’hay et bien d’autres encore ont demandé aux autorités d’écouter enfin la jeunesse et de mettre un terme aux violences qui frappent ceux qui osent exprimer leurs opinions.

Dans une déclaration solennelle, le groupe a officialisé ce 2 octobre sa démarche en signant une lettre adressée au Président de la République. Sa requête : obtenir une autorisation légale permettant aux jeunes de manifester pacifiquement sur des lieux hautement symboliques comme la place Ambohijatovo ou le Kianjan’ny 13 Mai, qui a marqué l’histoire politique du pays.

 « Nous demandons, avec tout le respect dû, que les forces armées protègent les jeunes pour une seule journée, qu’elles les encadrent afin de leur garantir un espace d’expression », a affirmé la chanteuse Bodo. Pour elle, il s’agit avant tout d’un devoir de mémoire et d’avenir : « C’est l’affaire de tous les Malgaches, c’est l’avenir de notre nation. »

Refus

De son côté, Tence Mena a exprimé avec émotion son refus de voir la violence devenir une réponse à la parole du peuple : « Quand il s’agit du peuple, cela me concerne aussi. Je ne supporte pas de voir du sang couler parce qu’on empêche les gens de parler. Laissez la population s’exprimer, respectons la liberté d’expression et rejetons la violence. »

Au-delà de la capitale, les artistes rappellent que les frustrations touchent l’ensemble du pays : Antsiranana, Fianarantsoa, Antsirabe, Toamasina, Mahajanga ou Toliara connaissent la même soif de justice et de reconnaissance.

 « C’est en tant qu’êtres humains que nous nous levons », a conclu Théo Rakotovao, insistant sur la responsabilité des artistes de porter la voix des sans-voix. En filigrane de leurs prises de parole, le message est clair : la jeunesse réclame le droit de rêver, de parler et de construire l’avenir du pays sans crainte de répression.

Cassie Ramiandrasoa

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