FINANCES PUBLIQUES - Le FMI en mission d’évaluation préliminaire

Le Fonds monétaire international (FMI) est en mission à Madagascar, du 4 au 10 septembre, pour une visite d’évaluation préliminaire, dite « fact-finding ».

Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances.

Cette mission vise à collecter des informations actualisées sur la situation économique et financière du pays. Elle s’inscrit dans le suivi régulier du FMI auprès de ses pays partenaires et permet de préparer des recommandations économiques fondées sur des données fiables.

Selon le ministère de l’Économie et des Finances, la mission a été planifiée en fonction de la disponibilité des deux parties et est encadrée par le FMI, qui définit le programme et centralise les documents nécessaires. La délégation rencontre les responsables malgaches pour examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre des réformes économiques, notamment celles soutenues par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). La coopération avec les partenaires techniques et financiers reste fluide et coordonnée, avec la participation de représentants de l’Agence française de développement, du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et de la Banque mondiale.

La mission vise également à faire le point sur l’état de l’économie malgache, à observer la mise en œuvre des réformes engagées et à identifier les ajustements nécessaires pour maintenir la stabilité financière du pays. 

Efforts

La croissance économique est estimée à 4,2 % pour 2024, avec une projection de 4,6 % pour 2025. L’inflation devrait progressivement se modérer, passant de 7,8 % à environ 6 % à moyen terme. Le déficit du compte courant, quant à lui, est passé à 5,4 % du PIB en 2024 et pourrait atteindre 6,1 % en 2025, en raison de la faiblesse de certains secteurs miniers.

Pour y répondre, Madagascar a engagé plusieurs réformes. Depuis février 2025, un mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants a été mis en place, afin d’aligner les prix à la pompe sur les coûts mondiaux et de dégager des marges budgétaires pour d’autres dépenses publiques. En juin 2025, la Jirama a été transformée en société anonyme, dans le but d’améliorer sa gestion financière et opérationnelle et de renforcer la gouvernance. Des efforts sont également déployés pour renforcer l’administration fiscale et élargir l’assiette fiscale, afin d’améliorer la mobilisation des recettes et de limiter l’évasion fiscale.

Le FMI insiste par ailleurs sur la nécessité de renforcer la résilience aux chocs climatiques et d’accélérer les réformes environnementales, notamment à travers la mise en place d’un cadre forestier carbone et d’un fonds national de contingence.

Irina Tsimijaly

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