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Le directeur général de l’Aviation civile de Madagascar, Damasy Gervais. |
Le fret aérien reprend doucement, mais les volumes restent inférieurs à ceux d’avant 2019. D’après l’Aviation civile de Madagascar (ACM), 6 900 tonnes de fret ont été acheminées entre janvier et juin 2025, dont 3 200 tonnes sur les trois premiers mois de l’année et 3 700 tonnes sur la période suivante allant de mars à juin.
La majeure partie du transport de marchandises par avion passe par le réseau régional, qui capte 58,5 % des volumes totaux. Les vols internationaux assurent 38 % du transport de biens, tandis que le trafic intérieur reste très limité, représentant seulement 3,5 %. En juin, le volume de marchandises transportées a augmenté par rapport au mois précédent, mais reste inférieur à celui de 2024.
Interrogé sur les facteurs ayant contribué à cette hausse, le directeur général de l’ACM, Damasy Gervais, a précisé : « Les principaux facteurs d’évolution relèvent des produits de la mer, de la vanille ainsi que des produits textiles. Au niveau des imports, on a principalement les intrants textiles ainsi que les denrées médicales. »
Quant à un retour aux volumes d’avant la pandémie, il précise : « Non, pour l’instant le fret reste en dessous des niveaux de 2019. »
Prédominance
La prédominance du fret régional s’explique par la structure de l’offre aérienne : « Après la pandémie, le fret long-courrier a particulièrement pâti de la réutilisation des appareils sur les vols passagers. La plupart de l’offre de fret tout cargo est faite par les compagnies régionales, ce qui explique ce déséquilibre. »
Pour le fret domestique, encore très faible, Damasy Gervais rappelle les contraintes structurelles : « Le fret domestique aérien demeure intrinsèquement limité du fait de la capacité d’emport. Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que le coût de l’aérien est aussi élevé par rapport aux autres modes. Les caractéristiques des biens échangés sur le domestique déterminent grandement le développement de ce trafic. Le fret aérien est généralement représenté par des produits hautement périssables et/ou ayant une grande valeur ajoutée. Le marché domestique devra donc échanger ces types de produits pour pousser une offre de fret aérien. »
Enfin, concernant l’évolution future du trafic et l’accompagnement des compagnies aériennes, il indique : « L’évolution du fret est pour l’instant assez chaotique, tributaire de l’évolution de la demande mondiale et de la structuration du marché et/ou de l’offre locale. »
« L’ACM, en tant qu’organisme de régulation, promeut le développement du transport aérien à travers la mise en place de comités ad hoc de réflexion. Il agit également au niveau des droits d’exploitation des compagnies aériennes afin de permettre à l’offre de répondre à la demande de fret, en cohérence avec la politique nationale du transport aérien. »
Cette reprise graduelle du fret aérien reflète les contraintes actuelles du commerce aérien, malgré une demande soutenue pour certains produits d’exportation et d’importation.
Irina Tsimijaly