TÉLÉPHÉRIQUE – ENARA GALLERIA - L’État gagne son pari

 Jeudi et vendredi ont été marqués par l’inauguration de l’ENARA Galleria et de la ligne de transport par câble Anosy - Ambatobe. Deux événements qui signent la concrétisation de deux challenges lancés par l’État.

Le président Rajoelina lors de son discours à Ivandry, hier.

De la fierté. C’est le sentiment exprimé par Andry Rajoelina, président de la République, lors de l’inauguration du parc d’exposition internationale ENARA Galleria, à Ambodifasina, jeudi, et de la ligne de téléphérique entre Anosy et Ambatobe, à Ivandry, hier.

« C’est avec un brin de fierté que nous inaugurons le Bazar de la SADC, en marge du 45e sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC [Communauté de développement des États d’Afrique australe] », a déclaré le locataire d’Iavoloha durant la cérémonie, à Ambodifasina. À Ivandry, il a lancé d’entrée : « Le moment est venu pour nous d’inaugurer cette infrastructure qui apporte un vent de modernisation et surtout qui améliorera le quotidien des habitants de la capitale ».

Avec l’ouverture officielle de ces deux infrastructures, c’est la concrétisation d’un engagement étatique, notamment celui du président de la République qui en est à l’initiative. Durant les deux cérémonies, le gouvernement, conduit par le Premier ministre, et les parlementaires partisans du pouvoir, avec les présidents des deux Chambres du Parlement à leur tête, ont fait corps autour du chef de l’État et de son épouse. Des représentants des pays membres de la SADC ont aussi été conviés. Le but étant de démontrer que « Madagascar avance et se modernise ».

L’ENARA Galleria est un projet qu’il a annoncé dans son discours à la nation pour les voeux du Nouvel An. Le challenge était que l’édifice sorte de terre et soit opérationnel pour le Sommet de la SADC. Comme le reconnaît Andry Rajoelina, il y a quelques mois, peu auraient cru que l’objectif serait atteint.

Soulignant que la construction du parc des expositions sis à Ambodifasina « n’a pris que quatre mois», le chef de l’État ajoute : « Ce résultat démontre qu’avec la vision et la volonté rien n’est impossible». À entendre le ton de son discours, l’inauguration de la ligne de téléphérique revêt un goût encore plus particulier pour le président Rajoelina. Il s’agit, en effet, d’un des projets étatiques les plus décriés.

Continuer d’avancer

Le projet de transport par câble, à un moment donné, est même devenu l’un des principaux sujets de débat au sein de l’arène politique et de l’opinion publique. Parmi les détracteurs du projet, certains pointent du doigt son opportunité par rapport à d’autres points qu’ils estiment prioritaires. À cela s’ajoutent les multiples contestations du tracé et des lieux où devaient être modifiés les pylônes qui soutiennent les câbles.

Pour le locataire d’Iavoloha, toutefois, le téléphérique est la solution idoine à la saturation des voies de circulation, ainsi qu’à l’insuffisance et à l’obsolescence des transports publics dans la capitale. À l’entendre, hier, Andry Rajoelina estime avoir gagné son pari. « Le défi a été de moderniser le transport public afin que les usagers puissent se déplacer sereinement et en finir avec l’anarchie quotidienne », indique-t-il.

Le tracé, justement, a été choisi afin de desservir les zones parmi les plus fréquentées de la capitale. D’Anosy en passant par Soarano, Antanimena, Ankorondrano, Ivandry et Analamahitsy, la ligne, également baptisée ligne Orange, dessert des zones où se concentrent des bureaux, des écoles, des marchés et zones commerciales, ou encore des hôpitaux. La durée du trajet est en moyenne de 3 minutes entre chaque station. Le prix du ticket est affiché à 3 000 ariary, « afin d’être accessible à tous », argue le chef de l’État.

La ligne est ouverte du lundi au samedi. Dans un premier temps, les heures de fonctionnement du téléphérique seront de 7 heures à 9 heures et de 16 heures à 18 heures, « afin d’habituer les usagers à son utilisation », expliquent les responsables du Secrétariat d’État chargé des Nouvelles Villes et de l’Habitat. Pour l’heure, il fonctionne avec des groupes électrogènes. Selon les explications, « d’ici deux mois, ce seront des batteries qui seront utilisées et, à partir du début de l’année prochaine, il fonctionnera à l’énergie solaire ».

« Je suis fier d’avoir laissé mon empreinte dans la transformation du pays », se félicite le président de la République, en ajoutant une touche politique à son allocution d’hier. Il a profité de l’occasion pour répliquer à ses détracteurs : « Tel est le développement et la modernisation que nous apportons à ce pays. Je ne suis pas de ceux qui restent les bras croisés ou de ceux qui critiquent. Je suis avec ceux qui travaillent, qui s’efforcent de faire rayonner et de développer Madagascar. »

« Qu’importent les critiques. Je les utilise comme engrais pour accroître le patriotisme dans mon coeur et développer Madagascar. Nous continuerons d’avancer. Nous avons le choix : soit celui de ne rien faire et observer, soit celui de travailler et d’apporter du changement. Moi, je travaille. Je ne reste pas les bras croisés », ajoute le Président, en martelant que le téléphérique est destiné à la population. Il invite également ses détracteurs et ses opposants à emprunter le téléphérique.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

Plus récente Plus ancienne