TRAFIC D’ESPÈCES PROTÉGÉES - Un trafic de lémuriens et de tortues avorté

Une tentative d’exportation illégale d’espèces protégées a été déjouée par les Forces de l’ordre. Deux individus ont été arrêtés.

Les lémuriens saisis.

Des animaux en voie de disparition étaient sur le point d’être exportés clandestinement. Dans la nuit du 31 juillet, la gendarmerie chargée de la surveillance des frontières terrestres et maritimes dans la région de Boeny a intercepté soixante-dix-huit jeunes tortues radiées (Astrochelys radiata) et dix lémuriens (Propithecus), deux espèces emblématiques de Madagascar.

« Ces animaux ont été saisis au quai Orange alors qu’ils s’apprêtaient à être embarqués pour la Tanzanie », a déclaré hier Jimmy Christian Andrianantenaina, directeur interrégional de l’Environnement et du Développement durable de Boeny et Betsiboka. Deux hommes ont été interpellés, dont un conducteur de tuktuk et un autre individu chargé de la livraison des animaux.

« Une enquête va être ouverte pour découvrir le réseau. Ces deux personnes ne sont que de simples exécutants », a-t-il précisé.

Les dix lémuriens seraient en bonne santé, tandis que certaines tortues radiées — une espèce endémique du sud de Madagascar — seraient en état critique. Tous les animaux ont été transférés au parc Reniala, où ils bénéficient de soins adaptés.

Première saisie

Il s’agirait de la première saisie de lémuriens dans la région de Boeny. En revanche, les trafics de tortues y sont plus fréquents. En décembre 2024, un ressortissant tanzanien avait été pris en flagrant délit de transport illégal de 800 tortues. En mars 2025, 456 autres tortues avaient été retrouvées, soigneusement dissimulées dans cinq grandes valises, prêtes à être exportées.

Selon les autorités, les trafiquants utilisent des pirogues ou de petites vedettes pour quitter discrètement les côtes de Boeny. En pleine mer, un bateau les attend pour poursuivre le voyage vers la Tanzanie. Ce pays ne serait qu’une étape. L’Asie du Sud-Est constituerait la destination finale, où la demande pour ces espèces protégées reste particulièrement élevée.

Madagascar figure parmi les pays africains les plus touchés par ce type de trafic. Le pays enregistre un nombre important de saisies d’animaux, notamment de tortues radiées, selon les résultats de l’opération Sama 2, menée par une coalition de 35 pays engagés dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, en ce mois de juillet.

Ce commerce illégal est particulièrement lucratif. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) le classe au quatrième rang mondial des activités criminelles les plus rentables.

Miangaly Ralitera

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