En ce mois d’août, à Madagascar, les prix des carburants baissent légèrement grâce au mécanisme d’ajustement automatique, offrant un répit aux consommateurs, malgré un contexte économique mondial incertain.
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Baisse générale du prix des carburants. |
Depuis le 1er août, les prix à la pompe connaissent une légère accalmie. Grâce au mécanisme d’ajustement automatique, les trois principaux carburants distribués dans le pays — essence, gasoil et pétrole lampant — voient leurs tarifs baisser, apportant un peu de soulagement aux consommateurs.
L’essence sans plomb passe ainsi de 5 320 à 5 120 ariary le litre, soit une diminution de 200 ariary. Le gasoil suit la même tendance, reculant de 4 900 à 4 700 ariary. Le pétrole lampant, très utilisé dans les zones rurales, enregistre une baisse de 170 ariary, son prix passant de 3 380 à 3 210 ariary.
Cette évolution s’inscrit dans le cadre du système d’ajustement automatique instauré en janvier 2025, qui prévoit une révision mensuelle des prix à la pompe. Le dispositif repose sur la règle dite du « M-2 », qui prend en compte les cours du pétrole brut sur le marché international avec un décalage de deux mois. Ainsi, les prix d’août reflètent ceux du mois de juin. Toutefois, ces révisions sont encadrées par une limite de variation de 200 ariary par litre, afin d’éviter des hausses ou baisses trop brutales.
Autre paramètre influent : le taux de change. Une dépréciation de l’ariary face au dollar peut atténuer l’impact positif d’une baisse du baril, le pétrole étant coté en dollars.
Sur le terrain, les conducteurs expriment leur satisfaction. Pascal, chauffeur de taxi-moto, se réjouit:« Ce mois-ci, on va pouvoir économiser un peu. L’essence, c’est notre dépense principale, et jusqu’ici, on a été relativement épargnés. On gagne jusqu’à 8 000 ariary par jour sur le carburant. Espérons que ça dure. »
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Jean Yves, qui opère sur la ligne 137, se montre plus réservé : « On va voir ce que ça donne à la fin du mois, mais c’est toujours bon à prendre. »
À l’échelle mondiale, la tendance est similaire. Cette baisse des prix ne se limite pas à Madagascar. Aux États-Unis, par exemple, les prix de l’essence ont légèrement diminué, passant de 3,29 à 3,25 USD le gallon, tandis que ceux du diesel ont connu une hausse en juin avant de se stabiliser fin juillet.
Les prix mondiaux restent néanmoins soumis à de fortes incertitudes, liées aux tensions géopolitiques, aux sanctions économiques — notamment sur le pétrole russe — et à des niveaux de stock historiquement bas, en particulier en Europe.
Un économiste malgache avertit cependant : « Le pétrole est coté en dollars. Comme le dollar est relativement bas en ce moment, cela tire les prix vers le bas. Mais cette situation n’est pas totalement favorable pour notre pays. Nos recettes fiscales liées au secteur pétrolier sont importantes, et la loi de finances s’appuie sur des prévisions de prix plus élevées. Si la tendance se poursuit, cela pourrait fragiliser notre équilibre budgétaire. »
Irina Tsimijaly