Le Projet de Loi de Finances Initiale 2026 (PLFI 2026) se prépare dans un esprit de concertation. Le gouvernement échange avec le secteur privé sur les exonérations et la mobilisation des recettes fiscales.
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Des représentants du gouvernement et du secteur privé réunis au Café de la Gare Soarano, lundi. |
Le lundi 21 juillet 2025, une rencontre stratégique s’est tenue au Café de la Gare, à Soarano. Elle a réuni des représentants du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), du ministère de l’Industrialisation et du Commerce (MIC), ainsi que des membres du secteur privé, dont le GEM, le Fivmpama et d’autres opérateurs économiques. L’événement, organisé en partenariat avec l’EDBM, s’inscrit dans la continuité des discussions entamées en mars dernier, puis approfondies lors des réunions techniques des 16 et 17 juillet.
« Cette réunion a pour but de renforcer la transparence du processus et d’éviter des décisions prises unilatéralement », a souligné le gouvernement dans un communiqué.
Le débat s’est principalement concentré sur la question des allégements fiscaux. Une liste des exonérations existantes avait d’ailleurs été partagée dès mars 2025, marquant le début d’une consultation élargie. Depuis 2024, Madagascar s’est engagé à réduire progressivement ses dépenses fiscales dans le cadre d’un accord avec le FMI.
Sous contrainte
L’enjeu est de réaliser jusqu’à 280 milliards d’ariary d’économies par an d’ici 2027. Aujourd’hui, les exonérations représenteraient environ 3 % du PIB, soit une perte estimée à 2 400 milliards d’ariary pour les finances publiques. Des réformes sont déjà en cours, notamment la suppression de l’exonération de TVA sur les intérêts bancaires, qui devrait rapporter plus de 116 milliards d’ariary, représentant plus de
80 % des nouvelles recettes attendues. D’autres pistes sont explorées, comme la révision de la taxe sur les transactions Mobile Money ou encore l’amélioration des outils numériques de gestion, à travers la plateforme SAFI et le système e-TVA.
Certaines exonérations restent toutefois maintenues, notamment dans des secteurs jugés prioritaires tels que l’agriculture ou les énergies renouvelables. Pour le gouvernement, « la réussite de ces réformes dépendra de leur progressivité, de l’acceptation sociale et d’une redistribution claire des recettes vers les services publics ».
Cette concertation vise à intégrer les suggestions du secteur privé avant la soumission du PLFI 2026 en conseil des ministres. Un communiqué officiel détaillera prochainement les arbitrages retenus. « Ce dialogue est nécessaire pour garantir une meilleure acceptation des mesures fiscales et assurer la stabilité économique à long terme », a conclu le gouvernement.
Irina Tsimijaly