EMPLOI - Le salaire des call centers séduit les jeunes

À Antananarivo, les centres d’appel attirent de nombreux jeunes sans diplôme. Ce secteur en plein essor offre un emploi rapide et accessible.

Des jeunes qui travaillent dans les centres d’appels à Antananarivo.

De plus en plus de jeunes Malgaches intègrent les centres d’appel, un secteur en pleine expansion qui séduit par sa relative accessibilité et des salaires souvent plus attractifs que ceux proposés dans d’autres domaines. À Antananarivo, cette voie professionnelle devient une option privilégiée pour de nombreux jeunes, en particulier ceux qui, faute de moyens ou d’opportunités, n’ont pas pu poursuivre leurs études supérieures. Les centres d’appel représentent ainsi une alternative concrète pour accéder rapidement à un emploi stable et gagner leur autonomie financière.

Kanto, une jeune femme de 20 ans, témoigne de son expérience : « J’ai commencé à 18 ans, après ma première année à l’université. Je n’ai pas pu passer en L2 et je ne savais pas quoi faire pendant les vacances. Comme j’avais des amis dans les call centers, je me suis lancée ». 

L’accès au métier de téléconseiller reste ouvert aux candidats sans diplôme universitaire. Les conditions d’entrée sont simples : tests de langue (souvent le français ou l’anglais), un entretien, et parfois une période d’essai. 

Motivation

Le métier demande surtout de la motivation, une bonne maîtrise des langues étrangères, et un bon sens de la communication. Carinah Mamilalaina a travaillé dans plusieurs centres d’appel avant de reprendre ses études. Son expérience a servi de base à un mémoire de recherche intitulé « Approche géographique du call center à Antananarivo ».

Elle explique : « J’avais seulement le bac. Pendant le confinement, ma famille avait des difficultés. J’ai postulé et j’ai été recrutée. Le secteur recrute même sans diplôme. »

D’après les responsables interrogés, près de 70 % des candidats ont entre 18 et 25 ans. «Beaucoup sont des bacheliers qui n’ont pas les moyens de continuer leurs études. Ici, on ne demande pas beaucoup d’expérience, c’est ce qui attire», affirme un chef de projet.

Irina Tsimijaly

1 Commentaires

  1. Excellente interaction avec les clients, français parfait sans accent ( à peine le doux balancement des voyelles de Tana...). Bravo les tanora ! Le décollage des call centers a été long ici, et il faut en profiter vite avant que l'IA ne transforme le métier. Mais il y a d'énormes besoins, notamment dans la relation avec les personnes âgées dépendantes que seule l'humain peut combler.

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