AFFAIRE EMPOISONNEMENT - Les trois prévenues extraites d’Antanimora

Trois femmes incarcérées dans l’affaire d’empoisonnement à Ambohimalaza ont été extraites de la prison et placées en garde à vue avec la mère de Fenohasina.

À Fiadanana, les protagonistes de l’affaire d’empoisonnement font profil bas.

Depuis que le ministre de la Justice, Benjamin Alexis Rakotomandimby, a enjoint dimanche la procureure de la République d’accélérer l’enquête sur l’empoisonnement survenu lors d’une fête d’anniversaire à Ambohimalaza, les projecteurs sont braqués sur la Section de recherches criminelles de Fiadanana.

C’est dans cette unité que les principaux développements judiciaires se déroulent. Hier, une atmosphère de prudence planait sur les lieux. Chaque entrée ou sortie du bureau de la gendarmerie semblait se faire en toute discrétion, dans le but d’échapper aux journalistes. Parmi les visages aperçus sur place figurait la star du football Koloina Solomampionona Razafindranaivo, alias Rakool, venu en taxi avec un enfant, probablement pour livrer le déjeuner. Il a brièvement quitté les lieux avant d’y revenir en fin d’après-midi, vers 17 heures.

Son épouse, une cousine et une autre femme décrite comme « ombiasy » ont été transférées depuis la prison d’Antanimora et sont désormais placées en garde à vue à Fiadanana. Elles rejoignent la mère de Fenohasina, organisatrice de la fête d’anniversaire qui s’est soldée par la mort de trente-et-une personnes. Fenohasina n’était toujours pas arrivée à Fiadanana en début de soirée, lorsque nous avons quitté les lieux.

Accès au dossier

Dans l’après-midi, des avocats représentant les plaignants ont fourni des informations sur place. Me Éloi Ratefimahefamijoro a confirmé que ses clients, deux parents ayant perdu leurs enfants, ont été auditionnés. « Une fois cette phase terminée, le dossier devrait être transmis au tribunal pour approfondir l’instruction. À ce jour, aucune date d’audience n’a été fixée. D’autres investigations restent encore à effectuer », explique-t-il.

De son côté, Me Éric Rafidison a déclaré avoir accompagné quelques personnes venues faire leur déposition. Il précise que l’enquête préliminaire, entamée avant même ces plaintes, a été intégrée aux procès-verbaux en cours. 

« De nombreuses familles n’ont pas encore pu se déplacer, occupées par les funérailles ou par le soutien aux proches malades», selon lui.

Il a indiqué qu’il n’a pas encore eu accès au dossier, depuis le dépôt de plainte effectué vendredi.

« Notre priorité est de connaître la vérité sur les causes exactes de ces décès, et d’obtenir des sanctions contre les responsables, quels qu’ils soient », déclare-t-il, tout en dénonçant le silence des autorités sur certains points sensibles du dossier.

À ce jour, dix plaintes individuelles ont été enregistrées à Fiadanana. Toutes ont été déposées séparément, sans constitution de plainte collective.

Gustave Mparany

2 Commentaires

  1. Tout se corse pour le régime . Le profil des détenus arbitraires ne colle pas avec l' " ombiasy " . C'est une procédure clairement tirée par les cheveux . Très vite, les autorités ont évoqué un « empoisonnement délibéré », sans jamais en démontrer la réalité. Quel poison ? Par quels moyens ? Quel mobile ? Qui sont les responsables ? Aucune réponse, seulement des communiqués laconiques et des fuites mal contrôlées. Pire encore : les résultats des analyses toxicologiques, notamment celles envoyées en France, n’ont jamais été rendus publics et RFI a laissé fuiter une vérité qui dérange les autorités : pas de substance responsable d'empoisonnement dans les prélèvements envoyés . Ce silence n’est plus de la prudence. Il est une insulte à la mémoire des morts et à la douleur des vivants.
    Au lieu de faire preuve de transparence, le gouvernement a préféré se replier. Plutôt que de parler aux citoyens, il choisit de les faire taire. Des plaintes ont été déposées contre des internautes accusés de « propagation de rumeurs ». Certains responsables publics, loin d’apaiser, manipulent l’opinion avec des déclarations confuses ou orientées. L’État agit comme si l’information était une menace. Comme si la vérité pouvait être étouffée à coups de menaces juridiques. Comme si les familles n’avaient pas le droit de demander des comptes. Mais cette stratégie est dangereuse. Car à force de nier la gravité de ce drame, le pouvoir alimente la colère. Et cette colère monte. Ce que le peuple réclame, ce n’est pas la pitié : c’est la vérité. Les familles demandent des choses simples, légitimes, profondément républicaines à savoir une transparence totale sur les résultats des analyses, locales et internationales et la mise en place d’une commission indépendante incluant médecins, juristes, journalistes et représentants des familles. Rien à attendre du parlement croupion .
    La vérité en tous cas ne mourra jamais !




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  2. L'Évangile selon l'étranger produit toujours un effet prédominant dans bien des esprits. Progrès? ou Régression? Un élément majeur dans le fonctionnement de notre écosystème.
    Dans un pays où les experts de tout acabit courent les espaces, la vérité risque d'être façonnée selon les desiderata et les obédiences.Un recul

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