FÊTE D’ANNIVERSAIRE MEURTRIÈRE - Les contre-analyses confirmeraient l’empoisonnement

Le résultat des contre-analyses des prélèvements effectuées sur les convives de la fête d’anniversaire noire a été communiqué. L’empoisonnement serait confirmé.

Des membres de la famille des victimes à l’entrée  du service des urgences du CHU JRA.

La suspicion se renforce. La procureure de la République près le tribunal de première instance d’Anosy, Narindra Navalona Rakotoniaina, a confirmé la thèse de l’empoisonnement comme origine des nombreux décès survenus à l’issue d’une fête d’anniversaire organisée le 14 juin à Ambohimalaza. Les analyses complémentaires menées en France sur les échantillons et prélèvements effectués sur les victimes corroboreraient les premières conclusions de l’Agence de contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des denrées alimentaires (ACSQDA), à Madagascar, en révélant la présence de substances hautement toxiques.

« Les prélèvements sanguins et les échantillons de vomi rejetés par les victimes ont révélé la présence d’éléments inhabituels dans les aliments ainsi que dans l’estomac humain. La présence de cette substance dans l’estomac est en lien direct avec les signes cliniques observés chez de nombreuses victimes hospitalisées », a déclaré le Dr Andriatiaray Rija Niaina Ramarolahy, directeur général des Fournitures de soins au ministère de la Santé publique et chef de service de toxicologie clinique et de réanimation médicale au CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA), lors d’une conférence de presse conjointe avec la procureure.

Impatience

Écartant une autre piste évoquée initialement, le praticien a également précisé : « Le botulisme est anéanti par la chaleur et la cuisson des aliments. Par ailleurs, dans nos recherches, il n’a jamais été constaté que des produits de pâtisserie provoquent cette intoxication. »

Selon les autorités sanitaires, la contre-analyse aurait été réalisée dans un laboratoire français spécialisé en toxicologie. Les résultats, validés par un professeur expert judiciaire près d’une cour d’appel, n’ont toutefois pas été rendus publics. Ni le nom de la substance détectée, ni le rapport d’analyse n’ont pour l’heure été communiqués.

Ce résultat survient trois semaines après l’annonce du président Andry Rajoelina sur l’envoi des échantillons à l’étranger, une attente qui avait suscité l’impatience d’une partie de l’opinion. Le Dr Ramarolahy précise que de telles analyses exigent un délai de trois à six semaines, « car les analyses passent par plusieurs étapes ».

La procureure de la République a indiqué que l’enquête se poursuivait. « Des téléphones ont été saisis pour être examinés. Plusieurs personnes font l’objet d’un interrogatoire », a-t-elle annoncé. Trois individus ont déjà été placés en détention provisoire.

L’empoisonnement présumé a causé la mort d’au moins vingt-neuf personnes. Vingt-quatre sont décédées au CHUJRA, une à l’hôpital de Befelatànana, deux dans une clinique privée d’Ankadifotsy, une autre au Centre hospitalier de Soavinandriana. Une famille signale également un décès dans une clinique privée de Tsiadana. Treize patients restent hospitalisés en réanimation au CHUJRA.

Miangaly Ralitera

2 Commentaires

  1. Une contre-expertise ? La première ne convenait pas donc pour étayer la stratagème distillée au départ à la population d'emportements " criminels " ? Une convocation de la presse qui n'a duré que 3 minutes et 28 secondes en se réfugiant essentiellement sur le secret de l'instruction . En matière pénale la procureure est bien placée pour savoir que le recours à une expertise judiciaire devrait être finalisée avec un rapport détaillé , exhaustif et précis sur le poison " incriminé " et le nom du laboratoire saisi . Cette intervention a plus créé des doutes et des interrogations de l'opinion .

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  2. Erreur : empoisonnements " criminels " .

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