HÉCATOMBE LORS D’UN ANNIVERSAIRE - La thèse de l’empoisonnement vacille

Peut-on encore croire à un empoisonnement délibéré ? Les éléments disponibles à ce jour peinent à confirmer ce scénario.

Les résultats fournis par le laboratoire étranger contesterait la version oficielle.

La messe est dite. Selon toute vraisemblance, la thèse de l’empoisonnement délibéré comme cause du décès de vingt-neuf personnes lors de la célébration d’un anniversaire, début juin, à proximité d’Ambohimalaza, a du mal à tenir.  

Alors que les autorités gouvernementales avaient annoncé, dès le 18 juin, qu’il s’agissait d’un empoisonnement à une substance hautement toxique — sans la nommer — les éléments rendus publics depuis restent insuffisants pour confirmer formellement cette version.

Plusieurs personnes, dont un ombiasy, ont été interpellées et placées en détention. Des prélèvements ont été envoyés pour analyse dans un laboratoire étranger, dont le nom n’a pas été révélé officiellement. Les résultats, communiqués la semaine dernière par la procureure de la République et le directeur général des fournitures de soins du ministère de la santé publique, confirment les premières analyses, mais ne livrent ni le nom de la substance toxique ni l’identité du laboratoire – ce dernier ayant finalement été mentionné par certains médias internationaux.

L’opinion publique demeure confrontée à une information trop partielle pour comprendre les circonstances exactes du drame. Les familles des victimes continuent de réclamer la transparence, espérant que les responsabilités soient clairement établies. À ce stade, les autorités n’ont pas commenté les récents développements, laissant place à l’attente et à l’interrogation sur la gestion du dossier depuis le début.

Rendre des comptes

Les questions demeurent : Est-ce que chaque département ministériel a fait ce qu’il fallait pour faire la lumière sur cette situation ? A-t-on dit toutes les vérités ?

Par ailleurs, plusieurs cas similaires enregistrés à Mahajanga, Toamasina ou Ambositra présentent des symptômes évoquant le botulisme. Selon des spécialistes, la dégradation des denrées alimentaires, accentuée par les coupures d’électricité ou le manque de contrôles adéquats de la part des services du commerce en sont la cause. Ce n’est qu’après la tragédie que des inspections ont été menées sur les marchandises importées dans différentes régions, trop tard pour éviter le lourd bilan humain.

Le manque de communication claire de la part des enquêteurs et des autorités judiciaires a entretenu le doute, laissant les rumeurs se diffuser au sein de la population et accentuant la détresse des familles.

Ce drame met en lumière la nécessité d’une gestion plus transparente des crises sanitaires. L’établissement des responsabilités et la publication d’informations complètes apparaissent aujourd’hui essentiels pour restaurer la confiance.

L'Express de Madagascar

1 Commentaires

  1. La thèse de l'empoisonnement " criminel " à Ambohijanaka ne tient plus la route .L'institut de Médecine légale de Strasbourg qui a été chargé par le pouvoir de réaliser une contre-expertise a fait un démenti formel et en plus n'écarte pas le botulisme à l'origine de ce drame humain .Maintenant la transparence veut également qu'on donne le nom du premier laboratoire et son rapport dont les investigations apparemment ont été contestées par les autorités . Il y a eu une volonté délibérée d'orienter à tout prix l'affaire sur ce que le pouvoir espère le mieux pour son image vis à vis de la population . On est outré de cette prise de position déplorable et irresponsable . Aujourd'hui on peut d'ores et déjà faire un lien avec toutes ces intoxications alimentaires dont les causes principales sont évidentes : rupture de la chaîne de froid par les délestages de la Jirama , les importations sauvages d'huiles douteuses et le non respect des dates de péremption des produits . Ce cocktail s'avère explosif sur la sécurité alimentaire et la pauvreté des gens n'y aidant pas . Le plus grave c'est cette justice expéditive incarcérant sommairement des innocents . Les manquements du ministère de la santé sont à pointer du doigt . Le ministère du commerce n'a que les moyens humains limités en leur disposition . Le " ombiasy " peut dormir tranquille et le " singa mahery vaika " est finalement tout désigné !
    Dans les pays où l'état de droit et la démocratie ont droit de cité , tous ces responsables commençant par le ministre de la santé , la procureure et ce Médecin lors de la conférence de presse a tenu un discours trompeur doivent rendre des comptes à la justice .Ce scandale va éclabousser certainement la crédibilité du pouvoir loin d'une république " irréprochable " .

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