Entre l’onde de choc des intoxications alimentaires et la mobilisation des agents de la Jirama, l’exécutif fait face à une double crise. Des décisions sont attendues ce jour en Conseil des ministres.
Le gouvernement est obligé d’apporter des solutions aux problèmes actuels de la Jirama. |
Alors que le pays sort à peine d’une série de cas d’intoxications mortelles signalés dans plusieurs localités, l’Exécutif est confronté à une crise sanitaire doublée d’une crise sociale. Les employés de la Jirama ont entamé une grève générale, assortie d’un ultimatum de vingt-quatre heures adressé au président de la République pour exiger la suspension des réformes en cours. Deux fronts distincts qui convergent pour mettre le gouvernement sous pression, tant sur le plan de la santé publique que sur celui de la continuité des services essentiels.
Les cas d’intoxication ayant récemment causé plusieurs décès ont profondément marqué l’opinion. Tout a commencé à Ambohimalaza, où une vingtaine de personnes ont perdu la vie après une fête d’anniversaire. Les autorités ont confirmé à deux reprises, le 19 juin puis hier, la thèse d’un empoisonnement après des analyses menées en France. D’autres cas similaires, bien que de causes diverses, ont été rapportés dans d’autres villes, alimentant un climat de méfiance vis-à-vis de certains produits alimentaires. Huiles de cuisson, pâtisseries ou charcuteries sont désormais consommées avec crainte. Les saisies récentes de produits non conformes n’ont fait qu’aggraver la situation, mettant en lumière les failles du système de contrôle sanitaire. Si le gouvernement a promis des enquêtes approfondies, la confiance du public demeure entamée.
Incompatible
Dans un contexte déjà tendu, la grève des employés de la Jirama s’ajoute à la crispation ambiante. Les agents, mobilisés contre le changement de statut de l’entreprise, dénoncent une réforme qu’ils jugent incompatible avec la mission de service public de la société. Le mouvement s’est durci hier, avec la mise en œuvre d’une grève générale et la menace d’un élargissement du conflit si leurs revendications ne sont pas entendues. Les risques de perturbation dans la distribution de l’eau et de l’électricité suscitent l’inquiétude, dans un pays où ces services essentiels restent fragiles.
Pris en étau entre ces deux urgences, l’Exécutif est attendu au tournant. La crise des intoxications touche au droit fondamental à une alimentation sûre, tandis que le mouvement social à la Jirama menace l’accès aux infrastructures vitales. Dans ce contexte, le Conseil des ministres prévu ce jour cristallise toutes les attentes. Population, syndicats et partenaires internationaux attendent des mesures fermes, qu’il s’agisse d’un renforcement des contrôles alimentaires ou d’un dialogue constructif avec les grévistes.
Tsilaviny Randriamanga