Un jeune père de famille, détenu provisoirement depuis un an pour viol et tentative de viol, a comparu hier devant la Cour criminelle à Anosy. Il a été relaxé au bénéfice du doute.
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Une session de la Cour criminelle ordinaire se déroule cette semaine au Palais de Justice à Anosy. |
La partie civile a brillé par son absence, hier, à Anosy, durant le procès tenu devant la Cour criminelle ordinaire, dans la salle n°5 du Palais de Justice. L’affaire portait sur le viol présumé d’une jeune fille de 13 ans par son oncle. L’accusé a été acquitté au bénéfice du doute.
Dès l’ouverture de l’audience, le greffier a lu l’exposé des faits d’une voix ferme. À la barre, le jeune père de famille a nié en bloc les charges présentées contre lui : un viol présumé survenu le 8 juin 2024 à Ankaditany Fenoarivo, suivi d’une tentative d’agression sexuelle le lendemain.
L’absence de la victime, de son père — plaignant dans l’affaire — ainsi que des témoins clés, a laissé un vide criant dans les débats. La présidente de la Cour a néanmoins pris soin de lire à haute voix les déclarations consignées dans le dossier.
Selon le témoignage de la jeune fille, son oncle l’a portée sur un lit, l’a bâillonnée, puis violée. Le lendemain, il est revenu chez elle, a touché sa poitrine et sa partie intime alors qu’elle dormait encore. Il lui a dit qu’il avait eu pitié d’elle pour ce qu’il lui avait fait la veille.
Certificat médical
La victime souffre de troubles neurologiques. Elle est née prématurée et a été placée en couveuse, d’après les révélations faites au procès. Le certificat médical précise qu’elle est toujours vierge. « Cela signifie-t-il que vous avez profité de son handicap ? », lance la juge à l’accusé, qui a démenti avec force en secouant la tête.
« Je jure devant Dieu que je ne l’ai pas violée. Je n’ai jamais fait une chose pareille », clame-t-il. Il a expliqué être marié à la tante de la victime et vivre dans la même enceinte que la famille. Sa défense a confirmé que des tensions commerciales avec le père de la victime seraient à l’origine de cette accusation.
« Nous avons proposé des prix plus bas à un client commun, ce qui a déplu à mon beau-frère. Il m’a menacé. C’est cette rivalité qui nous a menés ici », soutient l’accusé, en réponse également à une série de questions de l’avocate générale. En l’absence de preuves irréfutables, la Cour a prononcé son acquittement.
Haja Léo