À Antananarivo, les désordres urbains refont surface à l’approche du week-end, avec le retour des marchands de rue, des ordures et des mendiants. Les récents efforts d’assainissement semblent déjà s’essouffler.
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Les marchands installés dans les rues perturbent la circulation. |
Dans les rues d’Antananarivo, les désordres urbains reprennent leurs droits. À l’approche du week-end, la capitale retrouve un visage familier mais problématique : celui d’un centre-ville envahi par les marchands ambulants, les ordures et les mendiants. Alors que des efforts d’assainissement avaient temporairement amélioré la circulation, notamment durant les récents événements officiels, le relâchement semble désormais palpable.
Les vendeurs de rue, auparavant écartés de certaines zones interdites à la vente, réapparaissent de manière visible. Dès le vendredi après-midi, ils investissent les trottoirs, les chaussées et les carrefours, au point de ralentir la circulation automobile et d’obliger les piétons à se frayer un passage sur la route. « Nous devons ralentir, de peur de heurter les piétons », explique Max Razafindrakoto, automobiliste quotidien en centre-ville. Un embouteillage de plus, dans une ville déjà saturée.
Les trottoirs deviennent des étals, les chaussées, des marchés improvisés. La circulation, elle, s’enlise.
« L’encombrement est revenu. La circulation est perturbée, alors qu’elle s’était nettement améliorée pendant les récents événements », regrette Tatianà Nomenjanahary, visiblement excédée.
Contrôles
Sur le terrain, la police municipale tente de maintenir l’ordre, mais la situation vire au jeu du chat et de la souris. Les contrôles sont là, mais les marchands reviennent dès que l’équipe de contrôle tourne le dos. L’un d’eux, interrogé sous couvert d’anonymat, se défend : « Nous n’avons pas le choix. Il faut bien gagner notre pain quotidien. Notre clientèle se trouve ici. Si on ne vend pas, on ne survit pas. »
La Commune urbaine d’Antananarivo, pourtant responsable de la régulation de l’espace public, n’a pas encore communiqué officiellement sur la question.
Outre les vendeurs, un autre indicateur du relâchement saute aux yeux : les ordures. Dans plusieurs quartiers, notamment les zones marchandes et populaires, les déchets s’entassent à nouveau sur les trottoirs. Le rythme de collecte semble ralenti, voire interrompu dans certains secteurs.
Enfin, les mendiants et sans-abri, discrètement éloignés lors des événements officiels, réapparaissent eux aussi. Ils s’installent aux abords des arrêts de bus ou aux carrefours très fréquentés, reprenant place dans un décor urbain que l’on croyait pourtant momentanément nettoyé.
Mialisoa Ida