CLASSEMENT DE LA BANQUE MONDIALE - Madagascar reste parmi les pays à faible revenu

La Banque mondiale a publié sa mise à jour annuelle du classement des pays selon leur Revenu national brut (RNB) par habitant, couvrant la période du 1er juillet 2025 au 30 juin 2026. Cette année encore, Madagascar reste dans la catégorie des pays à faible revenu, aux côtés de 24 autres nations. Le seuil pour sortir de cette catégorie est fixé à 1 135 dollars par habitant. Madagascar n’enregistre que 510 dollars, un niveau inchangé par rapport à l’an dernier. En 60 ans, le RNB du pays est passé de 130 dollars à 530 dollars.

Ce classement reflète des fragilités économiques profondes. Le pays affiche un déficit commercial persistant : en 2023, Madagascar a enregistré 5,14 milliards de dollars d’importations contre 4,15 milliards de dollars d’exportations, selon TrendEconomy, creusant un déficit commercial estimé à près de 5 % du PIB. Si la vanille, les minerais et les produits halieutiques constituent les principales recettes à l’exportation, ils ne suffisent pas à compenser la forte dépendance aux importations de carburants, de riz et de produits manufacturés.

À l’international, certains pays émergents, comme le Vietnam ou le Maroc, ont misé sur la transformation locale, une politique industrielle active et des barrières douanières ciblées. Le Vietnam, par exemple, affichait un RNB par habitant de 4 622,5 dollars en 2024, tandis que le Maroc atteignait 3 810 dollars (Banque mondiale). En l’espace de 15 à 20 ans, ces deux pays ont connu une trajectoire ascendante, en diversifiant leurs économies et en renforçant leur capacité de production locale.

Madagascar, pour sa part, maintient une politique commerciale relativement libérale, sans instruments clairs pour protéger ses filières nationales. L’économie demeure également très dépendante de l’aide extérieure, qui représente jusqu’à 10 % du budget de l’État, selon les données de la Banque mondiale (2023). Bien que ces fonds soutiennent certaines infrastructures et subventions, leur impact sur la transformation économique reste limité.

Des perspectives de développement existent pourtant. Le secteur de la pêche, qui contribuait à hauteur de 7 % du PIB en 2023 et génère environ 300 000 emplois directs, reste sous-exploité. La transformation locale de la vanille, le développement de l’agro-industrie ou encore la promotion des énergies renouvelables figurent également parmi les leviers potentiels pour accroître les revenus nationaux.

Irina Tsimijaly

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