Hier matin, peu avant 7 heures, deux cousines de 3 et 4 ans ont péri dans un incendie à Antsobolo Ambatomaro. La brigade criminelle a ouvert une enquête.
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Justine Razanajohary, la grand-mère des victimes. |
En début d’après-midi, une camionnette du Bureau municipal d’hygiène a déposé deux corps à la morgue de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Les victimes sont deux cousines âgées de 3 et 4 ans, décédées dans un incendie qui s’est déclaré vers 7 heures du matin à leur domicile à Antsobolo Ambatomaro.
Leurs mères et leur grand-père ont été entendus par la brigade criminelle à Anosy. Leur grand-mère, Justine Razanajohary, dit ne pas comprendre comment le feu a pu se déclencher dans la douche attenante à leur maison, ni comment les enfants s’y sont retrouvées, cette pièce étant d’ordinaire fermée à l’aide d’un tissu avec une fermeture éclair.
Des raphias destinés à la vente y avaient été entreposés. Les deux filles ont été retrouvées dans cette pièce.
« La mère de l’une des victimes est ma fille, l’autre est la fille de mon fils… Chaque matin, nous sortons acheter du café et du pain. Nous ne le faisons pas à la maison. Il était environ 6 h 30, peut-être un peu avant 7 heures. Ma fille et moi sommes allées chercher du pain. Les enfants et le frère de l’une d’elles étaient à l’étage, devant la télévision. Ils regardaient des dessins animés. Leurs pères étaient au travail », raconte Justine Razanajohary.
Un brasier
À leur retour, un feu faisait rage.« J’ai crié : “Oh mon Dieu, que sont ces flammes ?”
Personne ne semblait avoir remarqué l’incendie. Le feu venait de la douche où les raphias étaient stockés. Nous les avions placés là à la suite d’un deuil. Nous les retirions quand on se lavait, puis on les remettait », poursuit-elle.
Le frère de l’une des victimes, âgé de 2 ans, a été retrouvé dehors, mais ne peut raconter ce qu’il s’est passé.
« Mon mari dormait à l’étage. Il a entendu les enfants descendre et leur a dit de remonter, mais ils ne sont pas revenus… Nous ne savions pas que les deux filles étaient dans la douche. Nous avons jeté de l’eau sur le toit, ce qui a permis d’éteindre les flammes. En arrosant une deuxième fois, nous avons vu les têtes des enfants. Ma fille et moi avons éteint le feu nous-mêmes, avec l’aide de voisins qui nous ont apporté de l’eau », dit la grand-mère.
La famille évoque une action volontaire.
« Ces enfants ne pouvaient pas ouvrir la fermeture éclair. Elles ne savent pas utiliser un briquet. Elles sont encore petites », ajoute-t-elle.
Haja Léo