ÎLES ÉPARSES - RÉUNION DE PARIS - Madagascar réclame une indemnisation et insiste sur sa souveraineté

La 2e session de la Commission mixte sur les îles Éparses s’est tenue à Paris, hier. Selon les informations sur la teneur de la réunion, Madagascar insiste sur la restitution de sa souveraineté sur ces îles, en ajoutant quelques lignes à ses prérequis, dont une demande d’indemnisation.

Photo de famille des deux délégations à l’issue de la réunion au Quai d’Orsay, hier.

Une demande de réparation. C’est une des lignes que Madagascar ajoute à ses prérequis dans les négociations sur le dossier Îles Éparses. Il s’agit d’une des principales informations qui ressort de la 2e manche de la réunion de la Commission mixte qui s’est tenue, hier, à Paris, France.

Jusqu’à l’heure où nous avons mis sous presse, le communiqué conjoint de la réunion n’a pas été publié. Toutefois, les informations qui ressortent de la réunion d’hier indiquent qu’en plus de « la restitution de sa souveraineté » sur ce que les Nations unies désignent comme les «îles malgaches», Madagascar pose également sur la table des négociations une demande d’indemnisation. « Réparation des préjudices et pertes économiques subies par Madagascar durant les années où elle n’a pu exercer sa souveraineté sur les îles », figure dans la liste des demandes formulées.

Le décor pour le deuxième round des négociations sur la question des « îles malgaches » a été posé au Quai d’Orsay, siège de la diplomatie française. Autour de la table, il y a eu d’un côté la délégation malgache conduite par Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, et de l’autre, Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Les informations qui ressortent de la rencontre ne donnent pas d’indications sur la position mise en avant par la France. Le communiqué conjoint pourrait en dire plus sur ce point.

À l’issue de la première réunion de la Commission mixte, au palais d’Andafiavaratra, le 18 novembre 2019, il a été rapporté dans le communiqué conjoint que les deux parties ont acté un différend sur la question de la souveraineté. La missive avait indiqué que la délégation malgache avait mis l’accent sur le fait que « la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles reste une question fondamentale dans la négociation et constitue une question devant être abordée préalablement à l’examen et à l’adoption d’une solution commune de développement ».

Une 3e manche à Madagascar

Une revendication réaffirmée à Paris, hier, vraisemblablement. Aussi, selon les informations venant de Paris, « la délégation malgache a été ferme sur la revendication concernant le retour de la souveraineté de Madagascar sur ces îles, considérées comme un symbole de l’identité nationale et un droit légitime, déjà reconnu par les Nations unies ».

La résolution de la 34e session de l’Assemblée générale des Nations unies, en 1979, « réaffirme la nécessité de respecter scrupuleusement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un territoire colonial au moment de son accession à l’indépendance ». L’ONU « invite le gouvernement français à entamer sans plus tarder des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ».

Outre une indemnisation dont les modalités d’évaluation ne sont pas indiquées, Madagascar ajoute, entre autres, à ses prérequis, la suspension de toute décision unilatérale concernant les îles, dans l’attente d’une solution convenue entre les deux chefs d’État. Il y a notamment le décret qui date de 2021, érigeant l’archipel des Glorieuses en réserve naturelle nationale française. Madagascar veut aussi « l’autorisation pleine et entière pour les pêcheurs malgaches d’exercer leur activité dans les zones maritimes entourant les îles, comme le faisaient leurs ancêtres ».

La participation des chercheurs malgaches à toutes les activités de recherche menées sur ces îles, ainsi que l’accès libre des chercheurs malgaches à tous les documents et données issues des recherches déjà effectuées sur ces territoires, figurent aussi dans la liste des nouvelles demandes. Cette 2e session de la Commission mixte a visiblement été une occasion pour Madagascar d’étoffer ses desiderata. Selon les explications, les réunions sur le dossier des « îles malgaches » devraient désormais être organisées à une fréquence plus régulière. Une 3e manche est annoncée se tenir à Madagascar, mais la date reste à définir.

Garry Fabrice Ranaivoson

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