SANTÉ - Atsimo Andrefana avance dans la lutte contre la poliomyélite

Une exposition de photos se tient dans la ville de Toliara pendant quatre jours afin de sensibiliser le public à l’importance de la lutte contre la poliomyélite par le biais de la vaccination.

Vernissage de l’exposition « Humainement possible, vaccination pour tous » à l’Alliance Française de Toliara.

Un autre style de communication. L’Unicef Madagascar organise à Toliara une exposition photographique de quatre jours pour mettre en lumière l’importance de la lutte contre la poliomyélite. 

« L’exposition est un plaidoyer visant à rendre visibles les efforts habituellement invisibles dans cette lutte, et à mettre en lumière les nombreux défis rencontrés au cours des campagnes de vaccination. La performance vaccinale demeure fragile dans la région Atsimo Andrefana, bien que Madagascar ait officiellement déclaré la fin de l’épidémie de poliomyélite, le 20 mai  à Genève, après une période sans nouveau cas détecté depuis septembre 2023 », déclare Christine Jaulmes, représentante de l’Unicef à Madagascar, lors du vernissage de l’exposition à l’Alliance Française de Toliara, le 11 juin.

L’exposition vise à témoigner des efforts déployés en matière de vaccination de masse, de surveillance épidémiologique renforcée et de communication de proximité, contribuant à rompre efficacement la chaîne de transmission du poliovirus. Les photographies invitent le public à se mettre dans la peau des personnes atteintes de poliomyélite, des agents de santé et des porteurs de vaccins qui parcourent des kilomètres à pied ou en pirogue pour atteindre les foyers les plus isolés des régions d’Anôsy, d’Androy et d’Atsimo Andrefana.

Zéro dose

L’exposition, intitulée « Humainement possible, vaccination pour tous », vise également à encourager le rattrapage vaccinal des enfants non vaccinés ou sous-vaccinés. Les clichés sont présentés au grand public à Ankilisoafilira depuis hier, afin d’inciter les parents à faire vacciner leurs enfants avant leur cinquième anniversaire.

Dans la région Atsimo Andrefana, environ sept mille enfants sont encore à « zéro dose », c’est-à-dire qu’ils n’ont reçu aucun des vaccins recommandés par le calendrier vaccinal du ministère de la Santé. Or, tant qu’un enfant n’est pas vacciné, il peut transmettre la maladie à d’autres. La rougeole, entre autres, est considérée par l’Unicef comme particulièrement mortelle pour les enfants ; un vaccin doit être administré avant l’âge de deux ans pour prévenir cette maladie.

« Il s’agit encore de mobiliser les communautés, les chefs coutumiers et les leaders traditionnels pour que les messages atteignent les foyers. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec ce que nous appelons les papas et mamans modèles, qui sont d’excellents vecteurs de sensibilisation auprès d’autres parents encore hésitants face à la vaccination de leurs enfants », ajoute la représentante de l’Unicef à Madagascar.

Selon elle, il est évident que de nombreux parents ne prennent pas encore suffisamment au sérieux la question de la vaccination. « Ce n’est pas uniquement un problème d’accès. Il existe, certes, d’autres facteurs, mais les parents doivent vraiment faire l’effort de faire vacciner leurs enfants », insiste-t-elle.

« Au-delà des campagnes ponctuelles, la vaccination et l’accès aux soins, en général, relèvent d’une responsabilité partagée entre les autorités, les partenaires techniques et financiers, les communautés et les parents », conclut-elle.

Mirana Ihariliva

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