Et l’hécatombe continue. Les accidents mortels de moto se multiplient. À Andoharanofotsy, à Mahitsy, au By Pass…de nouvelles victimes ont été répertoriées ces derniers jours. Une fois c’est pour excès de vitesse, une fois c’est pour conduite sans casque, une fois c’est à cause des camions tombés en panne en plein milieu de la chaussée sans la moindre signalisation.
Si pour les deux premiers cas, on n’y peut rien étant donné que les mesures de précaution ne sont pas faites pour les piétons ni les agents de police mais pour les motards. Si eux-mêmes estiment que rouler à une vitesse normale, porter un casque, ne pas se mettre à quatre sur une moto, ne les concernent pas, que peut-on faire de mieux soit pour éviter le pire, du moins pour limiter les dégâts. Hélas, seuls ceux qui sont morts savent ce que précaution veut dire. C’est trop tard. Comme le nombre de deux-roues en circulation augmente à une vitesse supersonique et que la plupart des motards ne maîtrisent pas le code de la route faute de permis de conduire non exigé pour les motos de petite cylindrée, les accidents vont inévitablement se multiplier. On se demande du bien fondé de cette permissivité dont les conséquences sont fatales pour tout le monde.
Mais il y a ceux qui périssent à cause de la bêtise des autres. On ne le répétera jamais assez, un véhicule tombé en panne doit être dégagé de la chaussée autant que possible pour éviter les accidents. Or, dans plusieurs endroits, la chaussée et les trottoirs sont devenus soit un atelier de réparation soit un parking. Cela constitue un danger permanent pour les autres usagers de la route. Mais on laisse faire comme s’il n’existe aucune autorité pour faire respecter la loi et la disposition en vigueur. La police de circulation ne réprime guère cette infraction et les contrôles sont rares sinon sporadiques.
Un camion en réparation en plein milieu de la rue et sans aucun signal permettant de l’apercevoir vient de tuer un motard dont l’itinéraire de retour chez lui a croisé l’irréparable à quelques encablures de son foyer. Sans casque son choc avec le mastodonte a abrégé sa mission sur la terre. Dans cet accident de trop, le tort est partagé même si le port de casque n’aurait peut-être pas pu changer le destin cruel du scootériste. Le grande partie de la responsabilité du drame incombe au camionneur inconscient et absolument irresponsable. Ils sont de plus en plus nombreux dans son cas. Le camion coupable n’est même pas équipé du panneau en triangle permettant aux autres de ralentir en cas de panne.
Cela remet davantage en cause l’obtention de permis de conduire pour certains titulaires de ce sésame. La préservation de la vie des passagers et des autres usagers de la route est un principe fondamental du code de la route. Il n’est pas toujours respecté. À se demander s’il faudra imposer un certain niveau d’étude pour pouvoir prétendre à un examen de conduite. Comme 80 % de la population sont restés au niveau primaire selon certaines sources, il est évident que des primâtes se trouvent au volant des monstres de la route. C’est juste une fatalité.
Sylvain Ranjalahy