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Herintsalama Rajaonarivelo, PCA de BNI et président fondateur du FOM. |
À Madagascar, les très petites entreprises restent souvent informelles, freinant leur croissance. Herintsalama Rajaonarivelo, président du FOM, demande un changement des règles fiscales et des mentalités.
Quel est le cadre fiscal applicable aux entreprises à Madagascar ?
Toutes les entreprises, quel que soit leur statut juridique, doivent suivre les règles fiscales définies par le Code général des impôts. Ce code fixe les critères pour appliquer les taxes, selon des indicateurs comme le chiffre d’affaires ou le statut de zone franche, peu importe la taille de l’entreprise. Je ne crois pas qu’il y ait un traitement différencié, car c’est la loi qui s’applique. Par contre, nous, présidents de groupements, devons travailler à changer l’esprit de ces textes. Aujourd’hui, ce sont surtout les moyennes entreprises formelles qui constituent la base de l’impôt.
Quel est le rôle des PME dans l’économie malgache par rapport aux investisseurs étrangers ?
Les PME malgaches jouent un rôle essentiel dans l’économie. Selon l’INSTAT, environ 92 % des entreprises formelles sont des très petites entreprises (TPE). Cependant, la majorité des transactions commerciales est réalisée par des entreprises informelles. Ces PME contribuent activement à l’économie locale, créent des emplois et soutiennent le développement régional.
Il faut donc intégrer les PME dans la stratégie économique ?
Inclure les PME permet un développement plus équilibré. Elles travaillent dans les chaînes de valeur locales et peuvent aider à l’industrialisation si elles sont soutenues. Cela permet aussi d’augmenter les ressources pour améliorer les infrastructures.
Que fait le FOM pour aider les PME ?
Le FOM aide les petites entreprises informelles à devenir formelles. Nous expliquons pourquoi respecter les règles fiscales est important. Cela leur permet d’accéder à des financements et à des projets.
Quel changement est nécessaire dans les textes fiscaux ?
Il faut changer l’esprit des règles pour qu’elles ne bloquent pas les entreprises, surtout les petites. Les règles doivent aider les PME à se développer. Il faut aussi que la fiscalité soit progressive, pour que les nouvelles entreprises ne soient pas trop taxées dès le début.
Que pensez-vous du dialogue public-privé ?
Le dialogue entre le public et le privé est important. Il doit inclure toutes les entreprises, pas seulement les grandes. Les PME ont des problèmes spécifiques, comme la fiscalité et l’accès au financement.
Quel est le cas des petites entreprises semi-formelles ?
Beaucoup de petits commerçants paient des taxes informelles, mais n’ont pas encore de statut officiel. Ils sont souvent pénalisés. Il faut un système fiscal juste qui les aide à devenir formels.
Quels secteurs sont les plus présents parmi les petites entreprises ?
Le commerce est le secteur le plus courant, suivi de l’artisanat et des services. En 2023, une étude de la Banque mondiale indique que le secteur informel représente environ 70 % de l’économie malgache, avec une prédominance des activités commerciales.
Quel avenir pour les PME face aux défis économiques ?
Si l’industrialisation avance bien, les PME pourront mieux s’intégrer aux chaînes de valeur. Elles travailleront avec les grandes entreprises pour renforcer l’économie et réduire la dépendance aux investissements étrangers.
Irina Tsimijaly