LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ - Les responsables des forces de l’ordre sommés de reprendre le contrôle

Le président de la République, Andry Rajoelina, prenant  la parole en public dans le Sud de l’île.

En conclusion du conseil des ministres, mercredi, le chef de l’État a tapé du poing contre la recrudescence de l’insécurité. Il a intimé une reprise en main de la situation, notamment en zone urbaine.

Le communiqué publié à l’issue du Conseil souligne que « le président de la République a fait remarquer que l’insécurité, due à la recrudescence des actes de banditisme, est en forte hausse. Il a ainsi donné des instructions fermes pour que des efforts et des stratégies spécifiques soient mis en œuvre, notamment dans les zones urbaines, afin d’y remédier », rapporte la présidence.

Les faits divers violents se sont multipliés ces dernières semaines. Actes de banditisme, homicides et agressions nourrissent les débats sur les réseaux sociaux et occupent les colonnes de la presse. Certains dossiers ont particulièrement ému l’opinion, en raison de la cruauté des actes et de la jeunesse des victimes.

Le meurtre d’une fillette de huit ans, retrouvée morte dans un caniveau à Antohomadinika, a provoqué une onde de choc. Quelques jours auparavant, le corps sans vie d’une adolescente de 17 ans avait été découvert à son domicile, dans le quartier des 67 Ha. Elle aurait été tuée avec une violence extrême. En mars, l’assassinat au couteau d’un jeune homme de 23 ans à Toamasina avait déjà suscité un vif émoi. À ces affaires largement relayées s’ajoutent d’autres actes de violence, parfois moins médiatisés : vols avec violence, agressions nocturnes ou attaques ciblées.

Vers une réponse pénale plus stricte

Le chef de l’État enjoint les Forces de défense et de sécurité (FDS) à élaborer une stratégie efficace pour endiguer cette flambée de violence. En déplacement à Amboasary Atsimo jeudi, Andry Rajoelina a insisté sur la nécessité de renverser la dynamique : « La peur doit changer de camp. Ce sont les Dahalo, les bandits, qui doivent avoir peur », a-t-il lancé.

Du côté de l’autorité judiciaire, la riposte s’organise. En réaction aux meurtres récents, la procureure de la République près le tribunal de première instance d’Antananarivo, Narindra Navalona Rakotoniana, a rappelé la fermeté de la politique pénale en la matière : « Toute personne incriminée pour meurtre sera placée en détention préventive. En cas de demande de mise en liberté provisoire, la chambre de détention préventive fait opposition », a-t-elle déclaré.

Cependant, au-delà du banditisme, certains meurtres, comme ceux d’Antohomadinika ou des 67 Ha, pourraient également s’expliquer par des motifs d’ordre social ou familial, selon les premières analyses.

Sur sa page Facebook, la Première dame, Mialy Rajoelina, a elle aussi réagi, dénonçant les violences perpétrées contre les plus vulnérables. « Cessez les injustices, la violence et les atrocités contre les personnes innocentes, notamment contre les enfants», écrit-elle, accompagnant sa publication des hashtags #aokizaynyherisetra et #aokizaynyhabibiana (Stop à la violence, stop à la barbarie).

Garry Fabrice Ranaivoson

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne